La vallée d’Elah – Avis +

Résumé

Un ancien militaire est averti que son fils qui vient juste de rentrer d’Irak est porté manquant. S’il ne réapparaît pas, il deviendra déserteur. Soupçonnant une banale virée entre copains et pour éviter que son fils soit puni par l’armée, il part à sa recherche.

Sur les lieux, il est confronté à un mur tant de la part de l’armée, que de ses amis comme de la police. Alors qu’il s’acharne, on découvre les restes calcinés d’un jeune homme…

Avis de Valérie

Si la scène d’ouverture du film – comme celle de fermeture – est marquée par le drapeau américain et si on parle bien évident de la guerre en Irak, il s’agit ici d’un très joli film dramatique sur l’amour filiale.

Lorsqu’un père texan, conservateur et ancien militaire, s’aperçoit que ce en quoi il a toujours cru est synonyme de non seulement la mort, mais aussi de la perte de l’innocence de toute une génération de jeunes hommes à peine adulte, il se remet bien sûr en question ainsi que son pays, mais il conclut surtout que les choix présents d’une nation emprisonnent son futur. Que la guerre ne tue pas que des ennemis, mais aussi l’âme des guerriers.

On ne trouve pas ici de jugement sur les choix du président américain, le sujet dépassant le seul conflit actuel, bien que l’on pourrait faire dire ce que l’on veut aux images, mais il y a juste une constatation, pas de solution à la guerre, au terrorisme, à cette violence récurrente.

Derrière les images montrant une enquête policière particulièrement bien menée, la trame intimiste qui se noue au sein de cette famille déjà meurtrie pourrait être celle de chacun. Cette malédiction qui pousse père ou mère à reproduire sur leur enfant ce qu’ils ont subit à leur âge, comme justification de leur acceptation est universelle.

Tommy Lee Jones est particulièrement bon, il sait donner à ce retraité pétrie par ses manies qui l’avaient jusque là empêcher de sombrer dans la dépression une humanité touchante. Il construit son personnage à l’aide d’expressions, petits gestes particulièrement justes. Emouvante également, Susan Sarandon en quelques scènes installe cette douleur que l’on dit purement maternelle. Si Charlize Theron est toujours aussi belle et talentueuse, elle est ici sans valeur ajoutée. Son rôle sert de base stable au drame qui se noue et renvoie à son fils qui incarne la relève, la prochaine génération sur laquelle tous les espoirs sont alors fondés.

Le titre du film représente la plaine où s’affrontent David et Goliath, où l’enfant devient un homme en tuant son adversaire.

Fiche Technique

Sortie : 07 novembre 2007

Avec Tommy Lee Jones, Charlize Theron, Susan Sarandon, Jason Patric, James Franco, Frances Fisher, Josh Brolin, Wes Chatham, Jake McLaughlin, Jonathan Tucker, etc.

Genre : thriller

Durée : 120 heures

Titre original : In the Valley of Elah