Résumé de l’éditeur
When Adam Moncrief, Colonel of the Highland Scots Fusiliers, agrees to write a letter to Catherine Dunnan, one of his officers’ wives, a forbidden correspondence develops and he soon becomes fascinated with her even though Catherine thinks the letters come from her husband, Harry Dunnan. Although Adam stops writing after Harry is killed, a year after his last letter he still can’t forget her.Then when he unexpectedly inherits the title of the Duke of Lymond, Adam decides the timing is perfect to pay a visit to the now single and available Catherine.What he finds, however, is not the charming, spunky woman he knew from her letters, but a woman stricken by grief, drugged by laudanum and in fear for her life. In order to protect her, Adam marries Catherine, hoping that despite her seemingly fragile state, he will once again discover the woman he fell in love with.
Avis de Callixta
Si vous recherchez de la romance historique classique mais parfaitement maîtrisée par une auteur expérimentée et douée, choisissez un Karen Ranney. Elle écrit des livres équilibrés et bien documentés, chargés d’émotion. Et elle revendique clairement son goût pour ce type de livre, allant jusqu’à édicter sur son site les raisons qui feront qu’elle n’écrira jamais de romances paranormales ou tout autre forme à la mode !
Till next we meet en est donc l’essence même avec en sus, une idée de départ particulièrement émouvante. Moncrief, duc de Lymond a passé quatorze ans de sa vie dans l’armée. En tant que fils cadet, il a eu beaucoup de mal à trouver une place dans sa famille et a trouvé ce moyen, très jeune pour donner un sens à sa vie. C’est au cours d’une campagne au Canada alors en guerre avec l’Angleterre que ce noble écossais des Lowlands va rencontrer Harry Dunnan. Il n’éprouve guère de sympathie pour cet individu violent égoïste et noceur mais va se trouver impliqué dans sa vie lorsqu’il décide lors d’un moment de faiblesse de répondre à la femme de Dunnan qui lui écrit des lettres d’amour particulièrement touchantes. Ce qui n’était qu’un geste de pitié au départ va devenir un plaisir doux-amer au fil du temps. Moncrief tombe amoureux de Catherine Dunnan par lettre interposée. Puis Harry meurt et Moncrief, devenu inopinément duc, retourne chez lui et décide de rendre visite à la veuve.
Le thème de cette histoire est profondément romantique et évoque Cyrano même si Moncrief n’a rien du Gascon au grand nez. Mais on retrouve la même implication, la même torture qu’ils s’imposent eux mêmes en écrivant, se mettant ainsi à la place d’un autre homme aimé. Mais l’histoire ne se limite pas à cela. Lorsque Moncrief rencontre Catherine, il tombe sur une femme anormalement effondrée par le chagrin, droguée au laudanum et presque morte d’en avoir consommé. Il va s’impliquer comme l’homme de devoir qu’il est et ne peut s’empêcher de le faire. L’intrigue évolue alors vers une tournure plus policière mais subrepticement, à petits pas. Les deux héros sont profondément attachants notamment Moncrief. Karen Ranney n’en fait pas énormément avec lui. C’est un être finalement assez ordinaire malgré son statut de duc : il est sûr de lui mais sans excès ; il a eu une enfance ni trop difficile ni trop protégée ; c’est un Ecossais mais contrairement à la plupart des héros farouches de cette région, forcément rebelles à l’autorité britannique au dix huitième siècle, il appartient à une famille globalement soumise. Il est seulement amoureux d’une femme et veut tout faire pour la protéger y compris d’elle même. C’est remarquablement simple mais ce côté élémentaire fait tout le sel de l’histoire et Karen Ranney en remarquable écrivain qu’elle est, sait en tirer tout le profit. Catherine est plus fragile au départ. C’est une femme brisée, flouée et qui ne le sait même pas. Elle aussi aime l’homme qui lui a écrit mais se trompe d’identité. Cruelle situation.
Le livre devient à la fois l’histoire d’amour entre un couple qui se méconnaît beaucoup, la renaissance d’une femme à la fois physiquement et moralement et le dénouement d’un suspense qui s’est imposé peu à peu. La construction est limpide et rythmée.
Quelques personnages secondaires animent l’histoire notamment la mystérieuse compagne de Catherine, Glynneth ou encore la pingre belle sœur de Moncrief. Mais l’essentiel du roman reste centré sur les deux personnages principaux. Les lettres échangées entre les héros rythment aussi le livre et elles sont très belles, mais là aussi, dans la simplicité.
Ce mot est bien la clé de ce joli roman. Il n’est pas à confondre avec simplisme. Finalement Karenn Ranney rappelle avec justesse que les belles histoires sont parfois les plus évidentes et que la complexité des êtres humains suffit à donner de l’épaisseur à une intrigue.
Fiche Technique
Format : poche
Pages : 384
Editeur : Avon Books
Sortie : mai 2005
Prix : 4,26 €
Langue : anglais