Ciné Cinéma Classic – Diamants sur canapé

Étonnant, mais la première fois que j’ai vu ce film, m’attendant à une de ces comédies folles et délicieuses de Blake Edwards, j’ai été horriblement déçue, surtout que la plupart des critiques soulignent la légèreté de cette comédie spirituelle pleine de fantaisie… Mais, comme pour beaucoup de spectateurs, je n’ai jamais pu l’oublier, me souvenant de certains passages, qui peu à peu se sont figés dans des scènes cultes mythifiées par le temps. Lorsque j’ai revu Breakfast at Tiffany’s (titre anglais mais qui convient tellement mieux…), j’ai été totalement séduite et passionnée par la fêlure des personnages.

Tirée d’un roman de Truman Capote, cette histoire subtile et sombre, montre que derrière la fête et l’insouciance, se révèlent la solitude, l’amertume et le besoin vital de rêver pour échapper à la sordide réalité, mais aussi au besoin d’aimer et d’être aimé. Audrey Hepburn fait preuve ici d’un formidable talent d’actrice, toute en grâce, beauté et énergie vitale, provoquant le rire mais surtout si révélant si touchante. George Peppard, sort de son image de jeune premier pour incarner cet apprenti écrivain mais docile gigolo, qui réfléchit sur sa vie au contact de sa délicieuse voisine. Mr Yunioshi (interprété par un Mickey Rooney méconnaissable) est le tout petit personnage comique du film… il fait bien évidemment penser à Cato, l’homme à tout faire de l’inspecteur Clouzeau.

Les scènes célèbres se succèdent : le standard de jazz Moon River chantonné par Audrey Hepburn, la visite chez Tiffany’s, et surtout le final sous la pluie battante avec le chat… Mais l’ouverture du film est en elle-même sublime : 5e avenue de New-York, très tôt le matin, la rue est vide, on entend la musique Moon River composée par Henry Mancini, et se tient devant la vitrine de Tiffany’s, Audrey Hepburn, vêtue d’une sublime longue robe noire de Givenchy, qui, dotée de grandes lunettes noires, observe, le visage inexpressif, ce qui est exposé derrière la vitrine… Sophistication et charme fou, mais solitude et barrières pour se protéger des autres.

Un joli moment oui, mais surtout un des films les plus émouvants du cinéma !