Poukram ! ça brûle !

Déjà le dixième tome de Sillage ! Déjà ! En presque 10 ans et 10 albums, Nävis a vécu deux vies. La première sur sa planète d’accueil avec sa nourrice-tigre Houyo et la deuxième radicalement différente, comme agent des services spéciaux sur Sillage, ce convoi interstellaire voguant dans l’espace à la recherche de planètes exploitables.

Nävis connaît donc les lois sillagiennes et ce qui arrive à ceux qui les enfreignent. Et pourtant ! Son humanité, inconnue jusqu’alors sur Sillage, va bouleverser tous les lieux communs et montrer aux autres espèces qu’un humain, surtout si elle est humaine, est capable de pardonner à quelqu’un même si celui-ci est le responsable de la destruction de sa planète [[C’est là que nous pouvons déduire que Nävis n’a pas d’origines ou d’éducation états-unienne. Car c’est bien connu, nos yankees préférés ont tendance à tirer avant de pourparler ! C’est là où l’on sait qu’on lit de la science-fiction.]].

Il vous faudra peut-être avoir en tête le numéro un de la série. Tome où tout se joue entre les protagonistes principaux de ce présent épisode. Disons que c’est un plus, mais pas obligatoire, l’histoire se suffit à elle même. C’est toute l’habileté du scénariste ! Je n’ai qu’une chose à reprocher : la taille des cases. Pour tenir le rythme et le nombre de pages imposé par l’éditeur (grrr) les cases sont trop petites ! Les éditeurs devraient réfléchir au fait que leurs albums étant de plus en plus cher, leur fond de commerce repose sur les vieux comme moi qui achètent régulièrement. Et donc ils devraient penser à leur presbytie [[Vous remarquerez que j’ai résisté à une facile plaisanterie de corps de garde qui n’aurait sûrement pas passé notre cerbère-rédactrice-en-chef, hihihi !]] et imprimer des cases plus grandes, CQFD !

Il y a beaucoup moins d’action dans ce numéro que dans les précédents. Nävis y est contrainte d’assumer ses contradictions tout en se remémorant des faits que sa mémoire avait enfoui au plus profond d’elle-même [[Tout ça pour dire que notre mémoire d’humain a tendance à occulter les passages désagréables. Sinon on pête les plombs, Nävis n’échappe pas à la règle !]]. S’il y a moins d’action, un habile découpage de l’histoire par flash-backs interposés [[Eclair-retour comme disent les grands-bretons. Celle-là je l’ai déjà faite, mais j’espère toujours avoir des lecteurs-trices nouveaux-velles tous les jours.]] rend néanmoins [[Ce qui ne facilite pas la respiration !]] l’histoire très prenante. Morvan et Buchet sont des as, je le répète à qui veut l’entendre, faites passer !

Fiche technique

SILLAGE
Tome 10 : Retour de flammes
Scénario de Jean-David Morvan
Dessin et couleurs de Philippe Buchet
Aux éditions Delcourt
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