Arte – Kadosh

Meïr et Rivka vivent au cœur de Mea Shearim, le quartier juif-orthodoxe de Jérusalem. Mariés depuis dix ans, ils s’aiment passionnément mais n’ont toujours pas d’enfant, ce qui inquiète le rabbin de leur communauté. De son côté, Malka, la sœur de Rivka, est amoureuse de Yaakov, un jeune laïc mis au ban de la religion. Le rabbin va trancher : Malka épousera Yossef, un vrai croyant. Quant à Meïr, il doit répudier Rivka, épouser Haya, et assurer sa descendance…

Kadosh termine la trilogie qu’Amos Gitaï a consacré à trois grandes villes Israéliennes, Tel-Aviv, Haïfa et enfin Jérusalem. C’est à travers une espèce de huis clos à cinq personnages que le réalisateur montre comment le pouvoir religieux exercé par des hommes, est subi par les femmes. Il expose le destin de deux sœurs déchirées entre leur amour et les codes religieux imposés par la communauté. L’une se soumettra, l’autre se rebellera.

Amos Gitaï ne porte aucun jugement mais à travers le destin tragique de ses personnages amène une réflexion sur le rapport de l’individu à la communauté, la place des femmes dans les religions monothéistes, la question du choix individuel, celle de l’amour et de façon plus générale sur la société israélienne tiraillée entre la modernité et le conservatisme.

C’est un film bouleversant, dur, à mi-chemin entre la fiction et la réalité, qui parle de l’amour  » La question de l’amour, de ses limitations, sa tragique conclusion dépassent le strict microcosme de Mea Shearim. C’est universel. »[[interview accordée à Marie-José SANSELME lors de la sélection officielle de ce film pour le Festival de Cannes en 1999]] et qui dénonce l’intolérance  » Il faut prendre position par rapport à la montée actuelle de l’intégrisme religieux… Je peux comprendre le regard critique sur le monde moderne de ceux qui ont besoin d’une expérience spirituelle. Je n’accepte pas leur solution, parce qu’ils cherchent à établir des structures autoritaires auxquelles je n’adhère pas. »[[interview accordée à Marie-José SANSELME lors de la sélection officielle de ce film pour le Festival de Cannes en 1999]]