L’horloger de Saint-Paul – Avis +

Résumé

Michel Descombes (Philippe Noiret), horloger, retrouve ses copains pour festoyer dans un bistrot de Saint-Paul, quartier populaire dans le centre de Lyon. Le lendemain, le commissaire Guiboult (Jean Rochefort) lui informe que son fils Bernard (Sylvain Rougerie), en fuite, est recherché. Il a tué un vigile dans l’usine où travaillait sa petite amie, Liliane (Christine Pascal). Les deux hommes sympathisent et cherchent à comprendre ce qui s’est passé. Michel s’aperçoit alors qu’il n’a jamais vraiment compris son fils, et son geste fou encore moins. Leurs retrouvailles seront douloureuses.

Avis de Luc

Quelle joie de retrouver, à la fois le premier film de Bertrand Tavernier, et ce très grand acteur qui vient de mourir qu’est Philippe Noiret. L’horloger de Saint Paul, c’est tout à fait lui : prêt à festoyer avec ses copains, mais au fond sombre et refusant l’ordre établi. Plus il s’interroge sur les motivations de son fils, plus il se rapproche de lui et, finalement, il l’approuve. Le seul argument de son fils pour expliquer les motivations de son crime est : « parce que c’est un salaud« . Cela suffit au père comme explication. Le film prend donc ouvertement position contre l’ordre, et les scénaristes Jean Auranche et Pierre Bost font de cette adaptation de Simenon un pamphlet libertaire, genre dans lequel Philippe Noiret est roi. Le film commence par la vision de voitures brûlées. Rien n’a donc vraiment changé depuis trente ans.

Le film a une coloration sombre, mais il est magnifique. Bien que très daté années 1970 (années de la contestation), il a très bien vieilli : bien écrit, superbement interprété (Philippe Noiret, Jean Rochefort, Jacques Denis sont inoubliables), les rues de Lyon très bien filmées, Arte ne pouvait pas offrir un meilleur hommage à ce très acteur disparu.

Fiche technique

Genre : drame

Scénario : Jean Aurenche, Pierre Bost (d’après Simenon)

Durée : 105 minutes

Avec Philippe Noiret, Jean Rochefort, Jacques Denis, Christine Pascal, etc.