Nosferatu (remake) – Avis –

Remake totalement assumé du fameux Nosferatu, fantôme de la nuit, de 1922, ce film se veut une adaptation terrifiante utilisant les moyens techniques de 1978 pour accentuer les aspects les plus horribles. Malheureusement, en ce qui me concerne, j’ai été très déçue par le résultat.

Au lieu d’un hommage à l’expressionnisme allemand, nous obtenons un film long et assez ennuyeux. Que ce soit les décors extérieurs d’Allemagne, des Pays-Bas, de Slovaquie ou encore de République Tchèque ou encore la musique de Wagner et de Gounod, la longueur des plans, la couleur stylisée, une pincée de tout cela sauve l’œuvre d’un ratage total, vision qui se veut pourtant poétique.

Isabelle Adjani, alors star européenne, toute de blanc vêtue, et le teint pâle, interprète une héroïne éthérée et tragique. Bruno Ganz, tire agréablement son épingle du jeu. Mais c’est bien évidemment Klaus Kinski qui livre comme à son habitude, un jeu spectaculaire. A la scène, il vampirise tous les plans, mais s’amuse également à la ville, à jouer au rôle qui prend possession de lui. Seulement, il va si loin qu’il se met à cabotiner jusqu’à l’insupportable ! Il a beau dire : ce que je représente, est aussi en moi. A un moment, le spectateur ne marche plus…

Werner Herzog souhaite aller plus loin dans sa vision du vampire : il y a pire que la mort, en effet subsiste l’impossibilité de ressentir l’amour. Sa fin est plus pessimiste encore que celle de Murnau… Si le film a été considéré comme une réussite artistique au moment de sa sortie, il paraît aujourd’hui un peu daté.