Bram Stocker suit la tendance littéraire de son époque en créant Dracula. En effet, il détourne la bonne moralité victorienne. Par ailleurs, Londres connaît une série de meurtres sans précédent : celle d’un certain Jack l’Éventreur dont, paraît-il, Bram Stocker s’inspire pour son personnage.
Suite à la publication de ce roman, et à cause de raisons dues au folklore local, la Transylvanie devient le pays des vampires occidentaux.
Présentation de l’éditeur
En arrivant dans les Carpates, le clerc de notaire londonien Jonathan Harker est épuisé par son périple. Mais son client et hôte, le comte Dracula, a tout prévu : une chambre lui a été retenue à l’auberge pour la nuit, an attendant de rejoindre le château en calèche. Mais pourquoi les habitants du village se signent-ils avec des mines épouvantées quand Jonathan leur dit où il compte se rendre ? Pourquoi lui fait-on cadeau d’un crucifix et de guirlandes d’ail ? Malgré ces mises en garde, Harker poursuit sa route. Certes, ces montagnes escarpées, ces loups qui hurlent dans le lointain ont de quoi faire frissonner. Mais enfin, tant de superstitions au cœur du XIXe siècle ! Jonathan est un homme raisonnable…
Avis de Cécilia
Au milieu du XIXe siècle, le vampire est un personnage qui n’a pas choisi sa condition. En 1872, Joseph Sheridan Le Fanu publie la nouvelle Carmilla qui fixe les grands archétypes du genre : ses lieux, ses personnages, ses ambiances caractéristiques ainsi que son érotisme allusif.
C’est sur cette base, et à partir d’une documentation exhaustive sur l’histoire et le folklore d’Europe centrale, que Stocker publie en 1897 son Dracula. Le vampire devient alors un personnage de fiction à part entière. Le roman britannique culte en tire le portrait définitif, celui du Seigneur des Ténèbres.
Même si cet écrit a sans doute quelque peu vieilli, Bram Stocker a inventé un genre à part incomparable. Avec son style un rien compliqué et grâce à des recherches hallucinantes, le romancier décrit un monde folklorique terrifiant et une société victorienne à la morale étriquée. Par ailleurs, Bram Stocker fait subir au monstre, jadis représenté gras, laid et velu, une métamorphose radicale : « de son être émane désormais l’aspect terrifiant de Lucifer et le charme irrésistible de Don Juan ».
Le saviez-vous ?
Perfectionniste, Bram Stocker travailla dix ans sur Dracula. Il lut énormément sur la Transylvanie et les vampires. Son roman peut être considéré comme une étude ethnologique, historique, géographique ou folklorique. Il ne s’est pourtant jamais rendu en Europe de l’Est.
Les trois premiers chapitres du roman devaient se dérouler en Autriche. Après la lecture de the land beyond the forest d’Emily Gerard (1888), l’écrivain se décide pour la Roumanie.
Dracula n’eut guère de succès à sa publication. Il faudra lors mort de son « père » pour que le nom du Comte transylvanien soit mondialement connu.
Les sources d’inspiration de Dracula
Bien sûr, il existe des sources historiques et officielles qui ont influencé l’auteur de ce roman. Par exemple, selon Matei Cazacu, auteur aux éditions Tallandier d’un ouvrage de référence sur Dracula, Bram Stoker a plagié une partie du capitaine vampire (1879) de Marie Nizet, romancière belge née le 19 juin 1859. Cette histoire est souvent passée inaperçue.
Des causes obscures et souvent non confirmées ont également pesé sur Bram Stocker dans la rédaction de l’œuvre de sa vie. Certaines influences non-officielles sont d’ailleurs aussi farfelues que drôles. Par exemple, selon l’un des enfants Stocker, l’écrivain produit Dracula après avoir horriblement cauchemardé suite à une indigestion de crabes. Certains critiques contemporains du romancier affirment que Stocker souhaitait à tel point le succès littéraire qu’il s’était engouffré dans la mouvance gothico-fantastique très tendance à la fin du XIXe sicle en Grande-Bretagne.
Fiche Technique
Format : poche
Pages : 505
Éditeur : J’ai Lu
Collection : J’ai Lu Sf
Sortie : 28 août 2005
Prix : 5,60 €