Promise à un autre – Avis –

Présentation de l’éditeur

Londres, 1075. Lord Henry de Montevoy, que l’on surnomme  » l’homme le plus beau de toute l’Angleterre « , conseiller privé du roi Guillaume, est appelé de toute urgence au château de Gunlinghorn par son amie d’enfance, lady Jenova, la seule femme qui ait jamais résisté à son pouvoir de séduction. Elle a une grande nouvelle à lui annoncer : elle vient de se fiancer !

Curieusement, Henry ne se montre guère enthousiaste. Pour la première fois, il regarde Jenova avec d’autres yeux et se sent troublé. Pourquoi n’avait-il pas remarqué cette délicieuse bouche, ces yeux verts brillants ? Un baiser échangé, et c’est soudain une tout autre histoire qui s’écrit entre eux. Mais Jenova est promise à un autre, et certaines âmes sans scrupule se révèlent prêtes à tout pour que ce mariage ait lieu…

Avis de Marnie

Au départ, il m’est venu à l’esprit que c’était une bonne idée de lire un roman historique se déroulant en 1075 dans l’Angleterre conquise par Guillaume le Conquérant. Malheureusement, j’ai déchanté assez rapidement. L’époque est loin de suffire à captiver l’intérêt du lecteur. Pour cela, il faudrait avant tout une bonne histoire, mais ce n’est malheureusement pas le cas ici.

Seul bon point, l’intrigue est pleine de rebondissements, qui s’enchaînent avec rapidité. Cependant, un défaut majeur prend le pas sur tout ce qui aurait pu être appréciable : le peu de sympathie et d’empathie que suscitent les héros :

– Lord Henry de Montevoy est le plus grand amant d’Angleterre… on nous le répète une dizaine de fois, ce qui est sans doute sa seule qualité. Egoïste, charmeur superficiel, il aime le luxe, les intrigues de la Cour, être le confident du roi, et vivre de conquêtes en conquêtes. On pourrait espérer que ses relations avec Jenova vont nous dévoiler des facettes attrayantes de son caractère, mais malheureusement, pas vraiment, ou du moins, on ne croit absolument pas à la soudaine passion (qui ne le transforme pas vraiment !) qu’il éprouve pour sa camarade d’enfance. Une de ses meilleures qualités d’après la jeune femme, est de supporter des vexations et de ne pas se montrer rancunier. Nous en sommes content pour lui. Même les révélations sombres sur son passé ne nous le rendent pas attachant.

– Veuve, et mère d’un petit garçon de cinq ans, Jenova est une maîtresse femme qui gère elle-même son domaine. Elle vient d’apprendre que son défunt mari la trompait et pour se venger, souhaite se remarier avec le fils de son voisin, si ridicule que le lecteur se demande la raison de ce coup de tête si peu réfléchi et si peu intelligent. Cet homme ne va-t-il pas devenir le beau-père de son fils ? Quelques minutes pour y penser serait les bienvenues non ? Pour Jenova, voici un homme qu’elle pourra dominer et qui la laissera tranquille pour administrer ses biens. Puis, au dernier moment, la voici qui change d’avis, après être tombée dans les bras de son ami d’enfance. On nous la présente comme une femme superficielle qui adore les spectacles, se comporte souvent avec impulsivité, se jette bêtement dans les pièges orchestrés par son voisin qui convoite ses terres et visiblement, la jeune femme ne brille pas par son intelligence. Elle tapote gentiment la tête de son fils, ou de son ami, ou encore de son fiancé avec une condescendance énervante…

En fait, les deux héros ne font que peu d’introspection. Juste avant de succomber aux plaisirs de la chair, se souvenant de leurs jeux d’enfance, Jenova murmure : oh ! Henry ! Vous étiez tellement mignon. Jamais je n’aurais pu vous faire le moindre mal, ni vous tourner le dos C’aurait été comme… abandonner mon poney préféré !

Henry est touché… Moi j’appelle cela la phrase qui tue. On sait qu’ils étaient amis d’enfance, mais rien ne nous permet de suivre leur évolution, leurs pensées tournent autour de la nouvelle attraction physique qu’ils ressentent l’un envers l’autre et rien de plus. Il n’y a aucune vraie réflexion. Si bien que l’auteur n’arrive jamais à nous toucher, à nous intéresser au destin de ses deux héros. Même les personnages secondaires sont nettement plus intéressants et touchants. J’étais notamment frustrée qu’il n’y ait pas plus de scènes entre Rhona, la fille du méchant voisin, et Reynard, l’énigmatique ami de Henry, qui en quelques mots sont décrits comme des êtres sombres et assez torturés. Leurs échanges difficiles et passionnés représentent le seul vrai attrait du roman.

En conclusion, encore un petit roman d’un nouvel auteur qui ne restera pas dans les annales…

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 312
Editeur : J’ai Lu
Sortie : 24 janvier 2007
Prix : 6, 50 €