Romanzo criminale – Avis +

Résumé

Une bande de malfrats sème la terreur dans Rome au milieu des années 1970. Ils se donnent des noms incroyables : Le froid ou Freddo (Kim Rossi Stuart), Le Libanais (Pierfrancesco Favino), Dandy (Claudio Santamaricio), Le Noir (Riccardo Scarmacio), etc. Ils se font infiltrer par l’Administration qui voudrait bien connaître leurs motivations et leur lien avec les Brigades Rouges. Seul, un flic intègre, le Commissaire Scialoia (Stefano Accorsi) les poursuit inlassablement. Il séduit Patrizia (Anna Mouglalis), jeune et belle prostituée, qui les mènera jusqu’à eux.

Avis de Luc

Rome, années 1970 : ce sont les « années de plomb », marquées par les attentats de l’extrême gauche des Brigades rouges, et l’attentat à la gare de Bologne (non élucidé à ce jour, mais attribué à l’extrême droite). On avait oublié que Rome était en outre en proie à une bande de truands, qui a réellement existé, sous le nom de Magliana. Le réalisateur italien Michele Placido nous le rappelle dans Romanzo criminale, inspiré du livre éponyme de Giancarlo de Cataldo, dans une saga digne des Affranchis de Martin Scorcese ou Il était une fois en Amérique de Sergio Leone. Et c’est là que le bât blesse. Le film est d’une culture très américaine. Ceux qui aiment les thrillers seront servis.

Pour ma part, j’attendais plus d’un film italien, habitué aux films politiques des années 1970 où l’action s’y déroule. J’espérais une analyse plus fine des liens entre cette bande de brigands et « les années de plomb » qu’a subi l’Italie à cette époque.

Hélas, les attentats des Brigades rouges et celui de la gare de Bologne ne sont qu’effleurés, donnés en information dans les images d’archive. J’en suis sorti frustré. J’espérais un prolongement de l’excellent Buongiorno Notte de Marco Bellocchio sorti deux ans auparavant sur l’enlèvement et l’assassinat d’Aldo Moro par les Brigades rouges vu de l’intérieur. Ici, cet enlèvement est juste cité, apparemment sans rapport avec la bande de malfrats. Un peu léger. Dommage !

Romanzo criminale reste cependant un bon film d’action, que l’on pourrait qualifier de « grandeur et décadence ». La fin est en effet terrible. Le rythme est fort, soutenu. Par un temps mort pendant les deux heures et demi de projection.

Les comédiens sont convaincants bien que pratiquement tous inconnus. On ne connaissait que Stefano Accorsi qui incarne le commissaire intègre (vu dans Juste un baiser de Garielle Mucino, comédie romantique qui a eu un grand succès en Italie, il y a trois ans, et qu’on a pu voir l’an dernier dans Les brigades du tigre du français Jérôme Cornuau).

Les autres comédiens méritent d’être découverts. Le plus impressionnant est Kim Rossi Stuart, qui interprète Freddo. Sa beauté, son élégance et son charisme rappellent Alain Delon jeune, ce qui pour moi est un immense compliment. Il vient de réaliser son premier film, Libero, drame sur l’enfance, sorti en novembre 2006.

Quant à l’élégante Anna Mouglalis, elle poursuit sa carrière en France et en Italie. Elle apporte une note de glamour bienvenue. Romanzo criminale est donc à voir donc si on aime les thrillers (mais pas si on attend un film politique !)

Fiche technique

Genre : policier

D’après le roman de : Giancarlo de Cataldo

Avec Kim Rossi Stuart, Claudio Santamaria, Pierfrancesco Favino, Stefano Accorsi, Anna Mouglalis, etc.

Durée : 148 minutes

Sortie en salle : 22 mars 2006

Interdit : – 12 ans