Vous l’aurez compris tout de suite, «Itinéraire d’un pêcheur à la mouche» [[Le titre original : «Trout madness» est bien plus joli.]] est un livre qui parle de pêche à la mouche et de truites.
Vous qui voyez ce livre comme une suite de récits originaux de parcours à truites et autres anecdotes étant arrivées à leur auteur dans une contrée reculée et peu peuplée de l’état du Michigan, vous qui voyez cela, passez votre chemin, vous vous êtes trompé(e) [[A moins que vous vouliez l’offrir à votre conjoint(e) !]], cela peut arriver à tout le monde, rabattez-vous sur le Financal Times, le cours de la Bourse ou l’index des horaires SNCF Paris-Londres, on ne vous en voudra pas !
Par contre, si aux mots «mouche» ou «truite», votre oeil s’allume et qu’au fond de votre pupille on devine les ombres des éphémères dansant à contre-jour sur un coucher de soleil et les ondes aquatiques que laissent les truites en essayant de les gober, par contre vous pouvez-y aller les yeux fermés [[Si j’ose dire, parce que vous ne lirez pas grand chose !]].
L’auteur, John D. Voelker, est un magistrat qui a mal tourné : il a écrit des romans policiers et le succès de son cinquième roman lui a permis de se consacrer à ses deux passions : la pêche à la mouche et l’écriture. Le présent livre est le résultat de ces deux passions.
Il commence très fort dans la préface : «Le pêcheur de truites est une sorte de toxicomane. Il habite un petit monde onirique bien à lui, et les hommes qui l’entourent et qu’il voit consacrer leur vie à courir sans réfléchir après l’argent et le pouvoir, l’intriguent authentiquement – sentiment sans nul doute parfaitement réciproque. Il se voit fièrement comme un être non corrompu. En cela, il n’est pas loin non plus d’être un philosophe, et il lui arrive de pêcher non pas parce qu’il considère la pêche comme une activité de la plus haute importance, mais parce qu’il soupçonne les autres quêtes et soucis des hommes d’être tous aussi futiles.»
Sincèrement, je crois que dans la préface, on peut remplacer les mots «pêche à la mouche» par philatélie, tricot, cuisine, alpinisme, cinéma, littérature… bref, n’importe quelle passion à partir du moment où elle sera gratuite et construite pour soi et non pas pour montrer au monde entier par une quelconque compétition que l’on peut être le meilleur quelque part. Bien que la pêche ait ma préférence, parce que c’est une activité d’extérieur que je pratique depuis longtemps et certes moins dangereuse que l’alpinisme.
Maintenant je dois vous quitter, la saison approche et j’ai encore la soie à graisser et les mouches à monter !
Fiche technique
Itinéraire d’un pêche à la mouche (Trout madness)
de John D. Voelker
Aux éditions Gallmeister
21,50 €