Le sortilège des gardiens – Avis +

Avis de Domino

Ce roman qui fait suite à Les Gardiens du destin est radicalement différent du précédent et peut dérouter le lecteur. En effet, si celui-ci s’attend à retrouver le même type de roman il s’expose à une sévère déconvenue. Autant Les Gardiens du destin est un roman essentiellement pschyologique axé sur les dilemmes des héros, autant Le sortilège des Gardiens appartient à une toute autre veine, celle de la Fantasy.

L’auteur dès le départ annonce clairement la couleur en nous offrant dans les premières pages la transformation du héros en… licorne, puis celle de l’héroïne de simplette en ravissante et intelligente jeune fille ! Le ton est donné et le lecteur comprend très vite qu’il aura affaire à une histoire pleine de magie, de sortilèges et d’enchantements et que l’intrigue peut se résumer à la lutte du Bien contre le Mal, comme c’est souvent (si ce n’est toujours) le cas dans ce type de roman. En effet, ici foin d’introspection, d’interrogations et place à la magie et à l’action !

Le lien avec le roman précédent est assez ténu. Certes on se retrouve, de façon fugitive, Duncan et Kathleen, le clan des Gardiens apparaît encore mais ce qui constitue le coeur de l’intrigue se résume à la lutte de Simon et Meg contre l’infâme lord Drayton, le mage dévoyé. Il s’agit donc d’une trame très banale et c’est tout l’art de l’auteur de rendre intéressant un thème maintes fois exploité. Même si les héros traversent des épreuves, le lecteur sait qu’à la fin du roman le Bien triomphera et tout l’intérêt du roman réside dans les obstacles rencontrés et la façon dont le Bien va en triompher.

Un des aspects les plus intéressants du roman se trouve au niveau de la trame historique. En temps habituel, le roman de type Fantasy est le plus souvent situé dans un moyen-âge totalement fanstamagorique, dans un autre monde, dans une époque sans aucune connexion avec une qui nous soit connue. Dans Le sortilège des gardiens], Mary Jo Puntney a choisi d’ancrer son roman dans l’ Angleterre du XVIIIe à l’époque pré-industrielle. Il faut arriver à la fin du roman pour comprendre le choix de cette époque, choix qui n’a rien à voir avec une relation quelconque avec le précédent livre (la révolte jacobite). Autant « Les Gardiens du destin » pourrait se passer de la trame historique et de ses éléments surnaturels, autant l’ancrage dans l’époque historique et la magie sont parties intrinsèques du roman. Qu’on les enlève et le roman perd tout son sens ! Mary Jo Putney maintient le suspense jusqu’à la fin et les motivations profondes et réelles de lord Drayton n’apparaissent que dans les dernières pages… et justifient par là-même le choix de l’époque. Du grand art !

Un autre aspect qu’il ne faut pas non plus négliger dans ce roman c’est l’humour qui court tout au long du roman et qui vient en quelque sorte alléger les aspects les plus déroutants du genre. On sent que Mary Jo Putney s’est bien amusée avec les codes du genre et la façon dont elle gère les transformations de Simon en licorne est, à cet égard, assez révélatrice ! Au final, cela forme un ensemble très harmonieux et donne un livre très plaisant à lire.

Avis de Trinity

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 375
Editeur : J’ai Lu
Collection : Mondes mystérieux
Sortie : 2 février 2007
Prix : 6,90€