A counterfeit betrothal – Avis +

Présentation de l’éditeur

Lady Sophia Bryant had no intention of ever marrying. However, her own parents had been estranged for some fourteen years, and her one desire was to bring them together again in love. Surely, if she were announce her betrotal ( even a false one) they would be forces to see each other at last.

Lord Francis Sutton was perfect for such deceit. Devishlisly handsome and a notorious rake, he was always agreeable to games a passion, especially those which he had nothing to fear and nothing to lose. The trap was set…if only Lady Sophia could keep her foolish heart from failing prey to her brilliant snares…

Avis de Callixta

Ce livre est le second d’une série de trois. Publié six ans après le premier tome (« The trysting place »), il peut se lire indépendamment car il ne reprend aucun des personnages apparus dans le précédent. Même en connaissant bien l’oeuvre de Mary Balogh, on est toujours enchantée par son analyse des sentiments. Elle a un talent unique à mettre en scène la Régence anglaise.

Le roman commence par la discussion animée de la très jeune Sophia Bryant, à peine dix-huit ans, qui jure ses grands dieux qu’elle ne se mariera jamais. Pour elle, le mariage est un piège. Elle a terriblement souffert de la séparation de ses parents qui vivent séparés depuis quatorze ans. Elle échafaude un plan plus que bancal pour les réconcilier : se fiancer avec le pire prétendant possible pour affoler ses géniteurs et les forcer à communiquer. Son ami d’enfance et son pire cauchemar qui lui a joué tous les tours les plus pendables depuis toujours se propose obligeamment. Jeune homme, Francis a déjà une réputation de séducteur peu recommandable. Aussitôt dit, aussitôt fait. Jusqu’au titre (les fausses fiançailles, si on traduit) évoque Marivaux ! A ce début, un peu léger, je m’attendais à une suite convenue et inconsistante : une suite de rebondissements jusqu’à ce que Francis et Sophia s’épousent pour de bon.

Mais, et c’est là que Balogh n’est vraiment pas une auteur comme les autres, l’histoire des parents va intervenir, une histoire grave et douloureuse entre Marcus Clifton et Olivia. Mariés jeunes, passionnément amoureux, l’inconséquence du jeune Marcus a provoqué une rupture quatorze ans auparavant. Le scénario ébauché par Sophia fonctionne remarquablement bien. Les deux parents, affolés de voir leur bébé prêt à s’envoler du nid se précipitent.

Les deux histoires sont ensuite filées, s’entremêlant, se recoupant, se tissant l’une avec l’autre. Tout demeure cependant clair et évident. On suit les pensées des uns et des autres et l’inconsistant scénario du départ devient double plaisir : une délicieuse romance bluette, légère comme une bulle, amusante, entre Sophia et Francis qui profite outrageusement de la situation. Le mariage qui doit être annulé, mais se rapproche sans qu’aucun ne veuille ou puisse n’y mettre fin ! Bien que légère, elle n’est jamais mièvre et reste drôle et fraîche.

Et puis, il y a l’histoire profonde et grave d’un couple, celui d’Olivia et Marcus, qui se retrouvent sans avoir jamais tourné la page. Tout est comme avant mais tout en étant différent. La « faute » de Marcus est là, entre eux, mais il a bien plus. Il y a toute une réflexion sur les couples qui ne se donnent pas de seconde chance parce qu’ils étaient trop jeunes ou immatures. C’est fin et beau. Cette histoire est en réalité bien plus développée et est remarquablement soutenue par une métaphore de ce que devient le mariage où les sentiments sont restés intacts derrière le masque de l’indifférence. En effet, le parc du château de Marcus Clifton recèle un « jardin caché » tout enclos de murs où foisonne une nature disciplinée, qu’il a entretenu envers et contre tout car c’était le lieu préféré de sa jeune épouse. Une sorte de représentation de cet amour demeuré intact mais caché de tous.

Les héros, et l’originalité veut qu’ils soient quatre ici, sont merveilleusement campés. Olivia est émouvante de fragilité et de réserve dans sa maturité, Marcus est impressionnant dans le pardon qu’il ne s’accorde pas lui-même ; Sophia est adorable de fraîcheur et de spontanéité et Francis est bien séduisant en jeune séducteur pris au piège.

Les scènes d’amour entre les héros ne sont pas très nombreuses mais passionnées comme toujours chez Balogh. Ne cherchez pas des évocations sexys à la Lisa Kleypas mais des scènes où les sentiments prennent toujours le pas.

Il n’y a pas d’autre intrigue ni de rebondissements , seulement des rencontres lors des éternelles « parties » de la noblesse campagnarde britannique mais les 224 pages sont denses et vous engloutissent comme peu de romans (plus longs) ne savent le faire.

Ce livre est plus qu’une simple romance, c’est un récit d’écrivain beau, joyeux et grave. Un pur bonheur comme je le disais au départ !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 224
Editeur : Signet
Collection : Signet Regency romance
Langue : anglais
Sortie : 25 juin 1992
Prix : épuisé