Figuratif, Neumann l’est indéniablement. Mais pour lui, le sujet importe peu, il est prétexte rapporté, seul compte le moment intense de la création. Au sein de la toile, les couleurs ont une grande liberté d’expression, créant les formes par une sorte de déterminisme inhérent à l’acte de peindre. Elles sont animées d’une vie autonome, s’associant librement, l’artiste servant de guide. Leur «valeur noire» est aussi importante que l’utilisation quasi exclusive de la détrempe. Celle-ci permet un travail rapide, et par sa matité, absorbe la lumière des tableaux, créant le calme nécessaire au spectateur pour entrer en contact intime avec l’oeuvre. Et c’est vraiment de cela qu’il s’agit : de paysages mentaux qui nous apparaissent, dévoilant comme un rêve la partie cachée d’un iceberg que l’on devine enfoui au plus profond de la toile. (…)».
L’art de Neumann se construit au moyen de la figuration mais ne se soumet pas à la narration. Il est la conséquence d’une recherche formelle, d’un équilibre entre couleur, forme et figure. En quelque sorte, le travail d’un peintre qui ne se préoccupe ni du sujet, ni du symbole mais bien de l’envie qu’il a ou non d’exercer son art le mieux possible, en dissociant dessin et peinture : «Le but est de réaliser ce qu’il faut ni plus ni moins ».
Au-delà des classements réducteurs, il ressuscite la peinture tout en la plaçant dans la tradition de ses pairs, des grandes figures de la littérature ou de l’histoire de l’art récente.
La galerie Pascal Polar présentera au rez de chaussée différentes peintures et dessins et au premier étage une oeuvre magistrale constituée de 40 tableaux de format 40×30 (peinture et photomontage) et qui d’ordre muséale assurément.
Galerie Pascal Polar – 108 ch de charleroi – 1060 Bruxelles