La môme – Avis +/-

Synopsis

En février 1959, Edith Piaf (Marion Cotillard) a un malaise alors qu’elle donne un concert à New-York. Alors, les images de sa vie défilent. Petite, elle est abandonnée par sa mère chanteuse de rue (Clotilde Coureau), recueillie par son père (Jean-Paul Rouve) après sa démobilisation en 1918 qui la confie à sa grand-mère, tenancière d’un bordel. Son père la récupère ensuite pour la seconder dans ses numéros de contorsionniste. Elle chante dans les rues avec son amie Momone (Sylvie Testud). Là, le producteur Louis Pelé (Gérard Depardieu) la fait venir chanter dans son cabaret. C’est le début de la gloire.

Avis de Luc


Olivier Dahan réalise avec La môme un biopic très hollywoodien. On en a plein la vue. La caméra tournoie autour des nombreux personnages, les costumes sont parfaits, la reconstitution d’époque (avec les voitures) soignée, mais trop, c’est trop ! On en oublie un peu l’émotion réelle des personnages. Celle-ci vient à la moitié du film, quand Edith Piaf rencontre dans un restaurant américain l’homme de sa vie, le boxeur Marcel Cerdan (Jean-Pierre Martins). Ils sont gauches, parlent de tricot et de cochons et ils sont attendrissants. La caméra se pose enfin (il était temps !) sur eux et le film commence vraiment à nous prendre aux tripes.

Mais cet épisode nous rappelle trop le film que Claude Lelouch consacra à cette liaison légendaire : Edith et Marcel (que France 2 a scandaleusement diffusé mardi en deuxième partie de soirée, alors qu’il méritait un vrai prime-time). Le film d’Olivier Dahan reste nettement en dessous (trop clinquant à mon goût).

Quant aux acteurs, leur jeu est excessif. Marion Cotillard, dans le rôle d’Edith Piaf, réalise une performance technique, on la voit se dégrader pour devenir une vieillarde à 40 ans, mais on voit surtout la performance de la maquilleuse. Jean-Paul Rouve (dans le rôle du père de la petite Edith), en fait des tonnes (comme toujours, hélas !) et est ridicule avec sa barbe.

Les seuls acteurs qui s’en sortent bien sont les vieux routiers : Pascal Grégory dans le rôle du producteur de la fin de la vie d’Edith, et surtout Gérard Depardieu, qui découvre le talent de la jeune Edith quand elle chante dans les rues de Paris. C’est lui qui lui donne ce nom de « môme Piaf », car Edith lui fait penser à un petit oiseau abandonné. Il crève l’écran et écrase les autres par sa seule présence. Ceux qui se moquaient de sa fin de carrière ont bien tort bien qu’il n’est, hélas, qu’un petit rôle.

Restent les chansons d’Edith Piaf, interprétées par elle-même. Ce sont elles qui font naître l’émotion, pas le film tapageur qu’Olivier Dahan (Déjà mort, Le petit poucet, Les rivières pourpres 2) a réalisé.

Dommage ! Il ne nous reste plus qu’à essayer de chercher une vieille vidéo K7 ou un DVD d’Edith et Marcel pour rendre un véritable hommage à Edith Piaf.

Fiche technique

Avec Marion Cotillard, Jean-Pierre Martins, Gérard Depardieu, Jean-Paul Rouve, Sylvie Testud, etc.

Date de sortie : 14 février 2007

Genre : biopic

Durée : 140 minutes

Année de production : 2006