Le prix du sang : tome 1 – Avis +

Présentation de l’éditeur

Soudain, un cri horrible retentit dans une station de métro déserte. Vicki Nelson se précipite. Trop tard. La victime est morte, la gorge déchiquetée. Vicki entrevoit une silhouette fantasmagorique qui disparaît dans le tunnel. D’autres victimes exsangues sont découvertes, et on chuchote qu’il y aurait un vampire à Toronto !

Ex-flic devenue détective privée depuis qu’elle est atteinte d’une maladie dégénérative qui la prive peu à peu de l’usage de la vue, Vicki décide de mener une enquête parallèle à celle de la police. Les vampires n’existent pas, il doit y avoir une explication rationnelle.

Mais, lorsque Vicki se verra proposer l’aide de Henry Fitzroy, séduisant écrivain âgé de quatre cent cinquante ans, toutes ses belles certitudes vacilleront…

Avis de Marnie

L’avantage de lire le premier tome d’une série, c’est de découvrir des personnages que nous retrouverons pendant des années, qui nous seront familiers, que nous attendrons avec impatience dans de nouvelles aventures, que nous verrons évoluer, au moins si notre attention est retenue…

Heureusement, ici, c’est le cas. Livre de présentation et donc quelque peu statique, seul aspect vraiment négatif, ce gros défaut est souligné par le classicisme de l’intrigue, vraiment d’une épaisseur de feuille de cigarette. Par contre, les personnages sont bien campés, complexes et passionnants.

– On s’identifie tout à fait à l’héroïne : atteinte d’une maladie dégénérescente de la vue, elle a démissionné de la police, alors qu’elle réussissait une brillante carrière. C’est une femme qui va au bout de ses limites, ce qui faisait toute son existence a disparu, et sa hantise, c’est l’évolution de sa maladie… et la peur de devenir aveugle. Ses réactions sont donc certaines fois irréfléchies, hasardeuses, mais toujours passionnées. Vicky, détective privé, se sent obligée de prouver à ses anciens collègues avec lesquels elle entretient des rapports complices, mais conflictuels, qu’elle est aussi talentueuse que huit mois auparavant. Sa vie personnelle est aussi ponctuée de chamailleries qui se terminent sur l’oreiller avec Michael Celluci, l’inspecteur qui en quelque sorte, a pris sa place de leader à la criminelle, relations d’amitié amoureuse, mêlées de concurrence agressive.

– Henry, qui parait avoir 25 ans, tente de vivre le plus normalement possible. Il a un métier, une très bonne éducation, une certaine sophistication, sourit à tout le monde, est sociable avec ses voisins, mais il est avant tout profondément solitaire. Normal me direz-vous, c’est un vampire ! Il supporte cela avec une certaine philosophie. Par flash-backs, nous avons le récit des évènements importants qui ont jalonné sa longue vie (450 ans…). Tout en ayant les qualités d’un pur et dur héros, en fait, nous découvrons un être blessé, perturbé et assez vulnérable, toutes ses relations étant vouées à l’échec sur la durée, les jours passant sans incidents notoires, ce qui accentue sa mélancolie. Cette sensation est accentuée par le contexte, la ville de Toronto que l’auteur nous décrit surtout la nuit, dans le froid glacial de ces grandes métropoles canadiennes.

Si Vicky et son amant Mike réagissent de la même façon, ils ne se complètent pas. Leurs relations intimes et réactions face à la maladie de la jeune femme, sont gangrénées par leur rivalité. C’est en faisant connaissance de Henry que Vicky va soudain non seulement découvrir un univers dont elle ignorait l’existence, les vampires, les démons, mais aussi comprendre ce dont elle manquait sur le plan affectif.

En fait, nous n’en appréhendons dans cette première histoire, que le prologue. Honnêtement, l’intrigue fantastique est si neutre qu’elle disparaît, en arrière plan, Tanya Huff mettant en relief les relations d’attirance et de rejets entre les personnages, même les secondaires, qui vont évidemment s’approfondir dans les prochains romans. S’ajoute à cela, un second degré assez jouissif. Henry ne gagne t-il pas sa vie comme écrivain de romans sentimentaux ? La scène finale ou tout se dégonfle comme un ballon de baudruche ressemble à un épisode d’Halloween de la série Buffy… ou encore les réactions insensées de Coleen qui a engagé Vicky pour trouver l’assassin, préfère réviser son examen au moment fatidique !

Certains secrets n’étant pas révélés, certaines ébauches de relations restent en suspend, j’attends donc avec une certaine impatience la seconde aventure de Vicky Nelson en espérant que Tanya Huff réussira, maintenant que son univers est créé, à écrire une intrigue aussi captivante que le sont ses personnages !

Avis de Domino

Il est toujours plaisant pour un amateur d’histoires de vampires de découvrir un nouvel auteur et de nouveaux personnages. Sur le thème éculé des créatures de la nuit, chaque écrivain crée son univers avec ses propres règles. Certains, à l’instar de Charlaine Harris ou de Lauren K Hamilton, font cohabiter à la lumière du jour [[si on peut dire !]] les humains et les non-humains ou autres êtres surnaturels. De la rencontre « officielle » de ces deux mondes va naître un certain nombre de conflits qui servent de base aux intrigues.

D’autres auteurs, en revanche, comme Tanya Huff vont jouer la carte de la dissimulation et les intrigues tourneront autour de la préservation du secret et le monde sera partagé entre ceux qui savent que les monstres sont parmi nous et la majorité qui ignore jusqu’à leur existence …

Le prix du sang de Tanya Huff est le premier roman d’une série qui a pour héroïne Vicki Nelson. L’action se passe à Toronto (Canada) et a pour héros principaux, Vicki Nelson et Henry Fitzroy. Si Vicki Nelson, ex-flic reconvertie en détective privée n’est pas à proprement parler une figure originale, elle le devient quand on apprend qu’elle est en train de devenir aveugle de façon irrémédiable et il en est de même pour Henry Fitzroy, vampire, mais pas n’importe lequel, rien de moins que le fils bâtard du roi Henri VIII d’Angleterre, reconverti en auteur de romans… sentimentaux !

D’entrée de jeu, Tanya Huff annonce la couleur en dynamitant en quelque sorte les clichés de ce type de roman : un détective handicapé et un vampire obligé de travailler pour gagner sa vie ! Et pourtant, il ne faudrait pas croire que Tanya Huff écrit un roman spécialement amusant. On est loin par exemple de la drôlerie du roman de Charlaine Harris (Quand le danger rôde, 1er tome de La Communauté du Sud) mais on ne tombe pas pour autant dans la noirceur quasi désespérée des aventures d’Anita Blake de Laurell K Hamilton, non, on peut dire que Tanya Huff se situe, peut-être à mi-chemin entre les deux.

En revanche, l’intrigue, elle, est extrèmement classique et traitée tout aussi classiquement : un inconscient a invoqué les Forces du Mal et a fait apparaître un monstre qui sème la terreur dans la ville en vidant les victimes de leur sang. Vicki, quasi-témoin du premier meurtre, mène une enquête parallèle à celle de la police tandis que de son côté, Henry s’apercevant immédiatement du danger que représente cette affaire pour lui-même, enquête lui aussi. Inévitablement leurs routes vont se croiser et cette rencontre va bouleverser leur existence. Au cours de l’enquête, Vicki va faire le point sur sa vie, valider un certain nombre de choix, quant à Henry, il va être amené à repenser sa vie et paradoxalement lui en redonner le goût…

Le roman souffre un peu d’être le premier de la série. Tanya Huff est obligée de présenter assez longuement les différents personnages, Vicki et Henry, bien sûr, mais également d’autres qui gravitent autour d’eux, tel Mike Celluci, l’inspecteur ex-amant/compagnon de Vicki et cela se fait un peu au détriment de l’intrigue qui reste très banale dans sa facture : la lutte du Bien contre le Mal et la protection du monde contre les démons. Un certain humour court tout au long du roman qui vient faire contrepoint à des scènes parfois assez sanglantes.

On sent bien que cette première aventure marque un tournant dans la vie de la jeune femme : elle tourne la page de son ancienne vie, d’un ancien amour. Elle le voudrait qu’elle ne pourrait pas revenir en arrière. Pour Henry aussi, c’est le début de quelque chose, une sorte de renaissance. Mais pour ce dernier, cela se fait par un retour sur les évènements du passé qui permettent de mieux comprendre le personnage et, surtout, qui dessinent un héros à la fois sulfureux et attendrissant, mélange hautement attractif !

Au final quand on referme le roman, si l’enquête est bouclée, le lecteur reste sur sa faim, car il sait bien, lui, qu’il n’est qu’au début de l’histoire, qu’elle ne fait que commencer…

Un autre avis : Trinity

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 314
Editeur : J’ai Lu
Collection : Mondes Mystérieux
Sortie : 2 février 2007
Prix : 6,50€