Remember – Avis +

La BD, c’est un truc qui décrit du rêve. C’est ce qu’il y a de plus beau. C’est la lumière de l’espérance.

Personne n’est capable de voler Personne n’est capable de se souvenir

Quand on est auteur de BD en Chine, on essaie de dessiner ce qu’on a envie. Oui, essayer. Mais il y a le rédacteur en chef, ultra-classique et expert en censure (« Comment ça ils s’embrassent?! Le lecteur pourrait imiter ça sans discernement! » ). Allergique à toute originalité, il a établi les règles: faire du chinois, tout en copiant les mangas japonais. La contradiction a du lui échapper.

On peut aussi tomber sur un autre rédacteur en chef. Il affirme tout de suite « je n’y connais rien en BD » et donne aussitôt conseils et remarques pour retoucher le dessin.
Il y aussi la belle Yu Xin ce qui signifie « coeur de pluie ». Elle est magnifique. Elle pourrait être une muse. Mais elle est folle.

L’été de cette année-là

A l’institut des beaux-arts il existe un élève qui est peut-être talentueux. il ne fait que dessiner. Il ne parle pas, excepté quelques cris: il est fou.

Remember nous décrit avec de splendides dessins le monde de la bande-dessinée chinoise. Il se peut que le prix à payer pour l’expression artistique soit la folie. Mais peut-être que seuls les fous peuvent devenir de véritables artistes.

Dessins et couleurs sont en parfaite adéquation. Les dessins et couleurs énergiques expriment un dynamisme, mais qui demeure englué. Benjamin réussit même à installer de la pâleur dans les couleurs chaudes.

Si son style et sa maîtrise des couleurs rappellent ceux de son compatriote Pocket Chocolate [[Butterfly in the air, Le mont du sud, Wild animals]], il se situe à un niveau supérieur.

Fiche Technique

Traduction : Gilbert Mijoule
Préface : Ma Rong Cheng
Edition : Xiao Pan
Sortie : avril 2006
Prix : 13,50 euros
Inédit, moyen format, couleurs, 190 p.