Tout d’abord avocat à Boston (quelle surprise !) David Kelley a débuté comme scénariste en1986, notamment pour La loi de Los Angeles (co-producteur). Il a montré tout son talent en tant que producteur exécutif de Chicago Hope, La ville du grand secret – Picket Fences, et des célèbres Ally McBeal, The Practice, ou encore Boston Public. Toutes ont pour point commun de traiter plusieurs histoires à la fois posant de véritables cas de conscience aussi bien aux personnages principaux, qu’aux téléspectateurs.
Les deux premières saisons ont été diffusées l’après-midi (étrange idée), cet été, sur TF1. Sur un mode beaucoup plus léger et décalé que la série volontairement dramatique The Practice, ce nouvel opus judiciaire est bien plus ludique, décalé, et assez provocateur : si tous les épisodes parlent à un moment ou à un autre de la perte des libertés individuelles aux Etats-Unis, un sur deux nous offre une violente diatribe anti-Bush. De dialogues brillants, en échanges percutants, le rythme a une vivacité bien actuelle, des clins d’oeils que tous cinéphiles peuvent apprécier, la marque de fabrique de David E. Kelley, soit la narration bien argumentée de deux avis opposés, toujours aussi passionnante.
Mais, il n’y aurait pas une énorme différence entre La loi de Los Angeles et Boston Justice (qui ont pourtant pas loin de 20 ans d’écart) s’il n’y avait le personnage déjanté de Denny Crane, joué par l’excellentissime William Shatner, qui montre qu’il n’est pas resté figer en commandant Kirk ! Républicain acharné, capable de tirer au revolver contre l’un de ses
Et par bonheur, la production lui a alloué un ami, tout aussi perturbé que lui, et nous avons le droit au numéro du brillant James Spader (Alan Shore dans la série) qui se montre plus qu’à la hauteur de son mentor. Tout d’abord apparaissant comme un homme à femmes, méprisant, acide, et non conformiste, on le découvre peu à peu. Démocrate convaincu, humaniste, il joue au cynique pour mieux cacher sa vulnérabilité, les nuances apportées à son personnage au fil des épisodes sont un des grands atouts de Boston Justice.
Les autres avocats à la personnalité bien affirmée sont placés en challengers. Il y a Mark Valley (Brad Chase) et la géniale et charismatique Candice Bergen (Shirley Schmidt). Ils semblent être des loups avides de pouvoir et d’argent et qui sont, somme toute, de vrais
J’ai franchement regretté que les superbes et très bonnes actrices que sont Rhona Mitra, Lake Bell, et Monica Potter ont été remplacées dès la seconde saison (et plutôt cavalièrement) par trois acteurs nettement moins impressionnants, mais peut-être plus humains…. plus “normaux” Julie Bowen, Justin Mentell et Ryan Michelle Bathe, ce qui laisse une bizarre impression d’inachevé et de flou mal géré pendant facilement deux épisodes…
Enfin, dans les séries de David E. Kelley, il ne faut jamais oublier les second rôles (souvent les mêmes que l’on voyait déjà vingt ans auparavant… visiblement il est très fidèle, ce producteur !) et notamment Anthony Heald (un des étonnants personnages principaux de la série Boston Public) sans oublier une émouvante composition de Michael J. Fox.
On peut souhaiter que la saison 3 soit tout aussi intéressante… quant à savoir si on pourra la voir en France, les mystères de la programmation sont impénétrables ! En tout cas, c’est réjouissant de savoir que la saison 4 a toutes les chances de voir le jour aux États-Unis…
Fiche Technique
Titre original : Boston Legal
Saisons : 3
Episodes : 53 à ce jour
Avec James Spader, William Shatner, René Auberjonois, Julie Bowen, Candice Bergen, etc.
Format : 42 minutes