La mémoire blessée – Avis +

Résumé de l’éditeur

L’intolérable douleur. L’anéantissement. Le désespoir. Ces sentiments, Erica Stewart les connaît bien depuis que son mari et sa petite fille sont morts, renversés sous ses yeux par un chauffard qui a pris la fuite. Meurtrie dans son âme et dans sa chair – elle-même a été grièvement blessée et a perdu tout souvenir du drame -, elle n’a depuis trouvé de refuge que dans le travail. Jusqu’au jour où elle rencontre Hunter McCabe, et où le fragile équilibre de son existence vole en éclats…

Car en même temps que grandit son attirance pour cet homme, des cauchemars commencent à hanter ses nuits. Des cauchemars terrifiants, et de plus en plus précis, qui lui font entrevoir des images de l’accident enfouies jusqu’alors au plus profond d’elle-même. Et qui, en liant Hunter au drame, pourraient la séparer de lui bien plus sûrement que sa peur d’aimer et de souffrir de nouveau…

Avis de Marnie

Si vous êtes surtout passionné par une intrigue à rebondissements avec un ultime coup de théâtre, alors, non, La mémoire blessée ne vous intéressera pas. Ce livre de Karen Young a principalement comme atout de décrire la psychologie d’êtres plongés au cœur d’un drame.

Là, c’est une vraie réussite. Il est évident, que le lecteur a compris toute l’histoire au bout d’une quinzaine de pages. L’enjeu, en fait, est de se demander, comment les héros vont réagir en découvrant peu à peu la vérité.

– Erica est une jeune femme “en reconstruction”, son monde idyllique s’est écroulé neuf ans plus tôt, et cette épreuve l’a profondément transformée. Vivant au jour le jour, son travail représentant le centre de son existence, elle y exprime son esprit créatif, ce qui reste de son amour de la vie, tout en ayant forgé de vraies barrières pour empêcher quiconque de l’approcher, que ce soit sa famille, ses amis ou encore un homme…

– Hunter, heureusement, est acharné. Tant mieux, sinon, il n’avait aucune chance de bousculer et de se faire accepter par la jeune femme dont il est amoureux. L’un des grands atouts du livre, est de ne pas en avoir fait un “parfait” héros. Un peu trop autoritaire, coléreux, et les yeux souvent fermés pour ne pas voir ce qui le gêne aussi bien dans sa vie sentimentale, que dans ses relations familiales, il fait soudain face avec courage, lorsque l’enjeu en vaut la peine.

Une autre très bonne idée : le fameux “ami homosexuel”, très à la mode aussi bien dans les films, les séries, que dans les livres. Et là, surprise, Karen Young a évité un trop plein de clichés, souvent agaçants, pour créer un être nuancé. Jason, fort et volontaire est aussi un homme blessé intérieurement en butte aux réactions négatives de sa famille. Certaines de ses qualités comme le courage, la compassion, une énorme capacité d’écoute, sont contrebalancées par son côté enfant gâté, montrant de la frivolité affectée (son envie d’ennuyer son père au risque de briser la vie d’autres personnes) et doté d’une trop grande ambition qui risque parfois de mettre en péril son amitié avec Erica.

Le courage et la lâcheté sont au coeur de ce drame. Tous les personnages, en fait, doivent faire face à leur propre conscience à un moment ou à un autre du roman. Une mention spéciale pour Lillian qui sombre, dramatiquement, peu à peu, ne pouvant plus se supporter elle-même. Enfin, ce que je reprocherai, c’est que le méchant l’est un peu trop… et même beaucoup trop. De lâche, il devient psychopathe, ce qui enlève de la force au propos : les conséquences de nos mauvais choix qui peuvent s’avérer tragiques pour nos propres vies.

Une très bonne étude psychologique qu’il ne faut surtout pas manquer.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 640
Editeur : Harlequin
Collection : Best-sellers
Sortie : 1 novembre 2006
Prix : 6,50 €