Les diamants du passé – Avis +

Avie de Marnie

Nora Roberts a la réputation d’être lue par plus de 25 millions de lecteurs. Serait-ce de la malveillance de croire qu’en écrivant “les diamants du passé” l’auteur ait souhaité faire connaître son héroïne la plus célèbre à d’autres millions de lecteurs, par un moyen détourné ?

En effet, je m’explique. Lorsque nous commençons ce roman sentimental, l’action se passe de nos jours, et le classique couple de héros va faire immédiatement son apparition.

– Laine est une jeune femme qui a privilégié sa réussite professionnelle. Antiquaire, elle présente un charmant visage simple, transparent mais réservé à tous les habitants de la petite ville dans laquelle elle s’est installée il y a plusieurs années. Seulement, derrière cette droiture et cette honnêteté proverbiale, se cache une autre femme. Fille d’un voleur, Laine a renié aussi bien une partie de son scandaleux passé, que certains aspects moins lisses de sa personnalité.

– Max est un détective privé recruté par une compagnie d’assurances pour retrouver des diamants volés. C’est un homme séduisant, pour qui la fin et les moyens se mèlent et se démèlent suivant les pistes suivies. Il aime l’argent, il aime gagner, se souciant peu des conséquences.

Dès leur première rencontre, ils sont séduits l’un par l’autre, si Laine, par amour, va, peu à peu faire renaître la part d’excentricité qu’elle tenait soigneusement muselée, Max, lui, sera obligé de faire un choix crucial.

Les personnages secondaires sont également des “classiques” de Nora Roberts. Ainsi, la bonne copine amusante aux propos cyniques et lapidaires, ou le père excentrique, (un irlandais, une vraie constante chez cet auteur) et un méchant plus fou que mauvais… là aussi peu de surprise. Tout cela est lu aisément, plaisamment et surtout rapidement.

Soudain, l’intrigue se dénoue rapidement… et nous sommes seulement à la moitié du livre. Seconde partie ! 60 ans plus tard. Un meurtre est commis. Des inconnus font leur apparition. Quel est le point commun avec la première partie, et bien… les diamants bien évidemment. Qui mène l’enquête ? Eve Dallas, la charismatique héroïne récurrente issue de l’imagination de Madame Roberts (ou plutôt de son autre pseudonyme J.D. Robb), dont c’est la vingtième énigme. Rien ne le laissait présager, du moins dans la version française, ce roman étant paru en version originale sous les deux noms de Roberts et Robb. Il semble que cet auteur soit une adepte des cross-over [[certains héros d’une série télévisée font une apparition plus ou moins importante dans une autre production, le plus souvent de la même chaîne, afin de faire connaître à ceux qui apprécient la première, la seconde série, et vice-versa. Cela booste les audiences, la publicité étant bénéfique aux deux…]].

C’est ainsi que tous les personnages secondaires que l’on trouve habituellement autour d’Eve Dallas, comme l’inspectrice Peabody récemment promue qui vient d’abandonner son uniforme, ou la journaliste Nadine Furst, défilent un peu en accéléré (une dizaine de personnes pour peu de pages…), cette deuxième partie du livre étant une sorte de condensé d’une énigme. Bien évidemment, le mari d’Eve, le milliardaire Connors l’aide comme à chaque fois dans son enquête (ou plutôt Conner, merci au traducteur d’avoir écorché de façon totalement incongrue et même ridicule le nom du héros, qui je le précise se nomme Roarke dans la version originale… les mystères de la traduction restent impénétrables)

Rien de nouveau dans ce nouvel opus des aventures d’Eve Dallas, et c’est ce qui est frustrant. En fait, ce livre reste une vitrine, alléchante, certes, mais très froide et un peu sans âme. Cependant, nous pouvons saluer l’habileté publicitaire de Nora ROBERTS qui a su joindre l’utile à l’agréable :

– faire connaître sa série policière mettant en scène Eve Dallas aux lecteurs de romans sentimentaux (et ainsi proposer à la vente les dix-neuf précédents livres dont elle est l’héroïne),

– intéresser les fans de ladite Eve Dallas aux romans sentimentaux traditionnels de ce prolifique auteur.

Pari, pour moi, seulement à moitié réussi, 413 pages mais deux histoires un peu trop superficielles…

Fiche Technique

Format : poche

Pages : 412
Editeur : J’ai Lu
Sortie : 16 juillet 2006
Prix : 7,30 €
Dimensions (en cm): 11 x 2 x 18