Anne-Sophie Mutter à Paris : la déception

Dans une robe de sirène flamboyante, Anne-Sophie Mutter (violon), accompagnée de Lambert Orkis (piano) nous a interprété en ce samedi 30 septembre 5 sonates pour violon & piano de Mozart.

Les deux musiciens se connaissent bien puisqu’ils ont déjà joué ensemble des sonates pour les mêmes instruments d’un autre compositeur allemand, Ludwig von Beethoven (en 1998 ).

Il est important de dire que les deux artistes aiment leur métier et cela se voit. Cependant, on ne peut que regretter une interprétation au violon parfois sans couleur et quelque peu terne. Le visage tordu par ce qui se voulaient être des émotions, Anne-Sophie Mutter en oubliait de les mettre dans son archet.

La difficulté des sonates de notre ami Mozart est qu’une grand partie repose justement sur la qualité d’interprétation du musicien, qualité qui n’était pas au rendez-vous. Techniquement il n’y a pas grand chose à redire, évidemment, mais la technique n’est pas la seule aptitude à développer pour être au sommet. Au est très loin de l’interprétation que donne Sigiswald Kuijken par exemple.

Orkis au piano était à son aise et ses mimiques gestuelles accompagnant la musique, bien que faisant empruntées, étaient souvent à propos.

Les deux compères ont cependant compris que la musique était un don de soi et ils ont beaucoup donné au public par leur présence. Néanmoins, un peu plus de cette présence dans la musique aurait été parfait.