D’abord photographe, il construit des longs métrages depuis 1995 autour de son thème de prédilection: l’enfance et l’adolescence dans leurs dérives. Larry Clark passe pour être un agitateur social à l’instar du slogan publicitaire: “Sinon la pulpe, elle reste en bas”. Son travail est considéré comme sulfureux et son capital sympathie est immense. Pourtant, le personnage me donne une très mauvaise impression. Le réalisateur est le stéréotype du routard charmeur et manipulateur mais très superficiel. De plus, lors de mon arrivée, entourée d’autres journalistes, il demande à quelle heure il déjeunera. « Si, on t’ennuie mon gars, dis le immédiatement et on s’en va ! » Juste pour info, il avait prévu de manger japonais. Pourtant, ce serait trop idiot de s’arrêter sur de mauvaises impressions.
Revendiquant son statut d’artiste visuel – il insiste énormément sur ce point tout au long de la rencontre et paraît en être fier (“I’m a visual. So I Know how to show it”) -, il refuse d’être un photographe de mode même si, grâce à ses photos pour un magazine, il rencontre ses acteurs. Il est d’ailleurs toujours en contact avec tous ses interprètes y compris ceux de ses films précédents. Pour en revenir au film, il choisit le skate-board pour l’imaginaire qu’il représente : style de vie, liberté.
Alors que ses films sont censurés aux États-Unis, sa terre natale, il se borne à réciter le dossier de presse: l’entretien tourne à la promotion basique malgré la tribune qu’on lui offre pour s’exprimer. Je suis sortie déçue.