Bad boys 2

Bien que le titre laisse à croire un ton irrévérencieux, voilà en fait un film très conventionnel et ce sur plusieurs points.
Tous les sujets y passent, essayant de rendre comique ce qui ne l’est pas, ce film tape là où ça fait mal et, le réalisateur dénonce en fait le comportement odieux de certains américains.

Prenons en premier lieu le rascisme, le film est plein d’allusions moqueuses aux immigrés cubains même quand ceux ci sont intégrés au sein de la police. Le film commence lors d’une séance du KKK interrompue par les « Bad Boys » de service. Ils dénoncent au final le KKK tout en n’ayant que railleries à destination de leurs collègues d’origine cubaine sauf quand bien sûr nos deux compères ont besoin d’aide. Ils dénoncent le rascisme annoncé pour le remplacer par un rascisme plus insidieux.
Je ne m’étendrai pas sur l’image très péjorative donnée des haitiens car tout le monde en connait la raison.
Le rascisme est tout aussi bien démontré lors de leur virée à travers le bidon ville cubain où, au mépris de la vie humaine, ils détruisent plusieurs dizaines d’habitations. Heureusement la première maison détruite était pleine de drogue, la généralisation à l’ensemble des maisons permet d’éviter le commotion cérébrale aux spectateurs.

Si l’on regarde maintenant comment est traitée la sexualité on remarque le même princpe, là où la production s’attendait à nous faire rire, le film nous montre leurs angoisses. Une multitude de films américains jouent sur les quiproquo ambigues dans lesquels deux hommes soi-disant viriles discutent d’un sujet tout en laissant planer un double sens pour l’auditoire. Ce film n’échappe pas à la règle et il est curieux que pour une société si ouverte on rigole encore de ce genre de comique de quiproquo en 2003.
Je passe bien évidemment sur les nombreuses scènes comprenant des jeunes filles dénudées tous les prétextes ont été utilisés mais le spectateur commence à avoir l’habitude.

Reste le mépris du droit international. Le film aurait très bien pu s’arrêter avant, cela nous aurait épargné 40 minutes assez symptomatiques de l’américanisme triomphant. Parce qu’un policier s’étant très mal débrouillé se retrouve prisionnère à Cuba, voila le FBI, la CIA et le TNT (sic) qui débarquent sur l’île pour la sauver. Il peut paraitre curieux qu’un super criminel croit les américains capables d’échanger 1 milliard de $ contre une vie humaine mais heureusement le film est là pour nous rappeller que tout est possible. Bien évidemment il est hors de question de le rembourser d’où l’expédition évoquée précédemment.
Une fois sur l’île on ne s’attarde pas une seule seconde sur les vies cubaines arrachées à leur terre natale, même quand parfois ces cubains aident l’envahisseur à récupérer l’otage. Par contre la caméra s’attarde au premier soldat américain blessée, et c’est tout juste si l’on n’entend pas la trompette en fond sonore.

Au final cela fait donc un très bon film qui nous rappelle un certain nombre de principes importants dans la vie.