Vive la technologie

Comme vous l’avez remarqué, cette semaine Michel de Pracontal est à l’honneur sur Onirik. Deux critiques de livres, deux interviews, tout cela est bien joli mais la question est évidemment : quel est le rapport avec le titre du présent édito ?

Pour comprendre le lien il faut retracer l’histoire de ma rencontre avec MdP. Grâce à un ami, j’entends parler de son livre Les impostures scientifiques en dix leçons. Parce que ma cervelle est poreuse, j’oublie le titre et crois le découvrir parce que le livre est en tête de gondole dans une grande enseigne parisienne. J’achète le livre, il me passionne, je trouve l’auteur excellent puis je me rend compte que non seulement je lis ses articles dans le Nouvel Obs depuis un bail (quand je vous dis que ma cervelle est poreuse) mais qu’en plus il a sorti récemment un livre de science-fiction. Aussitôt je le commande, je le dévore et je contacte l’auteur pour pouvoir l’interviewer.

Ce dernier accepte, nous fixons rendez-vous, le lieu, la date, l’heure exacte, tout est prévu. La matin je prépare mon matériel : appareil photo, papier, stylo, dictaphone, trois cassettes de 90 minutes pour être sûr d’avoir de la marge, des piles de rechanges (j’ai une euplectella entre les oreilles mais je suis prévoyant).

L’interview se passe très bien, je remplis une première cassette lors de la discussion sur Les impostures … et ensuite je change de cassette pour discuter de La femme sans nombril.

Une fois tout cela fini, je rentre tranquillement chez moi pour déballer mon trésor, et là, catastrophe énorme (et non pas hénaurme, à Onirik on aime la vérité) la bande magnétique de la deuxième cassette se rompt. Le cri de millions de petites molécules se séparant de leurs soeurs jaillit à mes oreilles, et c’est comme Beethoven à la fin de sa vie que je regarde avec tristesse une seule roue de la cassette tourner dans le vide pendant que mon dictaphone s’obstine à la rembobiner.

Dans mon malheur, plutôt que de sortir le sac et la cendre, je sors mon couteau multi-fonctions et j’opère à coeur ouvert la pauvre cassette qui a subie un si terrible accident du travail.

Heureusement, avec du ruban adhésif, mon couteau et un épisode de MacGyver en arrière plan, j’ai réussi à rétablir la malheureuse qui était vierge avant l’interview et dont le premier rapport fut douloureux. Il ne manque finalement que moins d’une minute sur les quarante-cinq au total (ce qui fait quand même 2,22 % de pertes, mais a priori c’est moins que certains militaires dans un certain pays alors ça va).

Au final je ne sais pas si je dois engueuler le fabricant de la cassette, remercier l’inventeur du ruban adhésif et du couteau multi-fonctions, ou tout simplement passer au numérique.