The wicked ways of a duke – Avis +

Résumé de l’éditeur

She thought she was the luckiest woman in London…

Surviving on a seamstress’ income and a steady stream of fantasies, Prudence Bosworth has always longed for love and romance. Then she inherits a fortune from the father she’s never seen, with the stipulation that she wed in one year. Prudence is determined to marry for true love, and after seeing firsthand the splendid chivalry of a certain duke, only one man will do…

Rhys de Winter, the Duke of St. Cyres, hides his cynicism behind a quick wit and an even quicker smile. He must marry an heiress, and as luck would have it, the pretty little seamstress-turned-heiress is exactly what he needs. But he never expected to fall for Prudence, and when his shocking deception is revealed, he will stop at nothing to win her back… even if it means renouncing every last one of his wicked ways.

Avis de Callixta

Laura Lee Guhrke poursuit sa série autour des jeunes femmes célibataires en publiant le second tome, The wicked ways of a duke.

Cette fois-ci, l’héroïne est Prudence Bosworth, jeune couturière, issue de la gentry britannique pauvre. Elle mène une vie plutôt réservée à 28 ans. Elle travaille beaucoup et la scène d’entrée du livre la montre en train de repriser la robe d’une arrogante débutante. C’est là qu’elle rencontre le héros, Rhys de Winter, duc de St Cyres. Il apparaît comme un chevalier blanc dans sa brillante armure en la défendant contre la jeune insolente. Tous les éléments du conte de fées sont réunis : la modeste jeune fille, le beau prince charmant, l’attirance irrépressible qui naît entre eux… Il y a même mieux : alors que l’on sait que le duc est fauché comme les blés, Prudence apprend qu’elle est en fait la fille illégitime du plus grand propriétaire de magasins aux États-Unis et qu’elle devient à la fois Miss Abernathy et héritière de sa considérable fortune. Quelques centaines de pages plus loin, tout est bien qui finit bien. Oui, mais les contes de fée de Laura Lee Guhrke révèlent aussi souvent que le héros a une armure en toc et que la jeune fille un peu bêtifiante a plus de ressources que ça !

Et c’est là que Laura Lee Guhrke devient brillante. Peu à peu, comme des tâches dans cet océan de rose bonbon et de blanc virginal, elle distille des informations qui vont changer considérablement l’image que l’on se fait des personnages et de leur situation.

Rhys de Winter est certes fauché mais cela est très distingué pour un noble anglais à la fin du dix-neuvième siècle. Il est surtout un triste sire qui a usé sa jeunesse et son héritage à travers l’Europe à boire, fumer, et culbuter des danseuses. Il a gardé de cette jeunesse dissolue un cynisme solidement ancré. Il doit épouser une héritière ? Autant en choisir une qui lui plaît et Prudence a les formes qui lui conviennent. Autant la rendre amoureuse aussi ; c’est déjà à moitié fait et cela la rendra plus manipulable. Et voilà pour l’image du chevalier sans peur et sans reproche…

Le livre continue comme ça, montrant que la réalité est souvent plus sombre, plus complexe et plus douloureuse qu’il n’y paraît. Et c’est finement vu et analysé. Tour à tour les héros nous apparaissent sous des jours différents : Prudence est tout d’abord une victime un peu godiche, puis évolue pour devenir une femme bien plus intelligente qu’on pourrait le croire. Il en est de même pour Rhys si peu sympathique au départ. Toutes ses facettes finissent par s’assembler pour former des êtres à part entière, profondément attachants.

Laura Lee Guhrke pousse le raffinement jusqu’à donner une morale à son « conte de fées ». Et là aussi, si le message initial paraît simplet (l’argent ne fait pas le bonheur), elle est suffisamment fine mouche pour voir au-delà. Comme d’habitude, son livre est surtout une montée en puissance de la tension sexuelle entre les héros. Il faut attendre longtemps le premier baiser mais tout le monde sait que le plaisir est justement dans l’attente !

Enfin dernier point réjouissant dans ce très bon livre, l’excellent contexte de l’Angleterre victorienne. Le sort des femmes notamment de celles qui sont modestes est esquissé par touches et par petits détails. On devine plus qu’on ne subit une démonstration de leur étroite marge de manœuvre dans une société qui ne leur permet pas grand chose. Même souci du détail dans le portrait de la noblesse décadente et pauvre comme Job qui se vendait sans honte à la richesse américaine en épousant leurs héritières. C’est en effet, la fin de l’époque de la richesse par la terre et l’apogée de celle par l’industrie.

Laura Lee Guhrke est une valeur sûre de la romance historique, à n’en pas douter. J’attends la sortie de son prochain livre avec impatience.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 384
Editeur : Avon Books

Sortie : 3 janvier 2008
Langue : anglais
Prix : 4,84 €