The matchmaker – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Maggie Ryan can’t help it ! She constantly finds herself organizing and meddling in the lives of others, trying to bring things and people together, from her neighbours in Dublin’s Pleasant Square to her own family. With three bright, beautiful daughters who are still single, Maggie decides that a little romantic matching is needed.

However, matchmaking is not as easy as it seems and Maggie’s quest to find the perfect partner for each of her reluctant daughters is proving difficult.

Her architect daughter Grace has had enough of heartbreak and given up on men deciding instead to concentrate on her career. Poetry-obsessed Anna believes that no man can ever live up to her hero, W. B.Yeats, while singleparent Sarah devotes so much time to her little girl Evie that romance constantly passes her by.

Determined to get ‘rings on those fingers’ Maggie Ryan believes the arrival of bachelor Mark McGuinness, who has just bought a house on the square, is an opportunity far too good to be missed !

Avis de Callixta

Les romans de Marita Conlon McKenna sont à la littérature féminine ce que Derrick est à la série policière. Le déroulé de l’histoire est prévisible, lent et vaguement ennuyeux. Si l’auteure sait ce qu’elle fait et écrit fort bien, il faut reconnaître qu’elle se contente d’aborder des thèmes rebattus et sous un angle très traditionnel, sans vouloir oser l’impertinence ou la remise en cause d’un modèle.

Le titre du livre évoque la capacité de Maggie Ryan d’appareiller ou d’assortir tout et tous autour d’elle. Elle a toujours su marier ses amis, mélanger les couleurs. Elle sort d’un deuil douloureux, celui de son époux de plus de trente ans, mort brutalement et remonte la pente doucement pour constater que ses filles ne sont pas heureuses en amour et qu’elle va peut-être devoir mettre la main à la pâte.

Ne croyez pas que Maggie va se lancer dans des plans compliqués, tout sera remarquablement (trop ?) simple. Il faut reconnaître que Grace, Anna et Sarah ne sont pas très douées pour trouver l’âme sœur. Les deux aînées ont trouvé des petits amis que leur mère n’apprécie pas et qui vont montrer qu’en effet, ils ne sont pas très intéressants. Quant à la petite dernière, elle est tombée amoureuse à dix-neuf ans et enceinte aussitôt. Elle élève sa petite fille de cinq ans toute seule, le père, un joli cœur italien n’étant pas très intéressé par la paternité.

Le roman va se consacrer sur quelques mois de vie des ces quatre femmes, le temps pour chacune d’entre elle de trouver ou retrouver l’amour. Le récit est linéaire, les chapitres alternant entre les différentes personnages pour nous conter un petit bout de leur aventure. Tout est prévisible puisque dès que Maggie repère un homme pour l’une de ses filles, elle fait mouche et lui trouve l’homme idéal. Elle pousse même le luxe jusqu’à faire la même chose pour sa femme de ménage polonaise et pour elle-même. L’histoire des trois filles ne manque pas d’intérêt. Les deux aînées ont fait carrière. Grace est architecte et très renommée dans son métier ; Anna est professeur de littérature à l’université et se prépare à écrire un livre sur Yeats, son auteur préféré. Sarah, la moins brillante, a décidé de se consacrer à sa fille et lutte courageusement pour joindre les deux bouts avec des petits boulots. L’auteure réussit à nous rendre attachantes ces jeunes femmes mais ce qui leur arrive manque d’intensité et de vraie originalité.

Marita Conlon McKenna diffuse de plus des idées qui semblent un peu dépassées et plusieurs fois, Maggie revendique son droit à être démodée. Pourquoi pas ? Mais la quintessence de la réussite pour cette mère de famille demeure le fait de se marier après de longues fiançailles. Ne parlons pas non plus des jugements à l’emporte-pièce sur le théâtre contemporain ou les goûts musicaux des trois sœurs qui dansent sur Abba et les Beatles et dont l’une d’entre elle n’écoute que Simon and Garfunkel. Il y a une sorte de regard nostalgique sur un monde qui se perd en Irlande, le pays où l’on va à la messe tous les dimanches et où les valeurs religieuses demeurent primordiales.

L’auteur évoque très bien son pays qu’elle aime visiblement passionnément et ses descriptions de Dublin, du Connemara mais également de la culture irlandaise depuis les sports gaéliques jusqu’aux poètes et écrivains est intéressante. Mais là encore, nous sentons un regret de perdre cette Irlande éternelle au profit d’un état moderne, qui était, au moment où elle a écrit le roman, en 2008, en plein boom économique.

Le livre est donc long et très loin de la romance contemporaine actuelle qui joue davantage sur les codes moraux et les limites habituelles. Marita Conlon McKenna est très loin du ton doux amer de ses consoeurs britanniques et livre une jolie histoire, sans aspérité où tout s’arrange au mieux dans le meilleur des mondes et tout finit par un mariage. Nous attendons peut-être autre chose aujourd’hui…

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 384
Editeur : Bantam Press
Sortie : 11 février 2008
Langue : anglais
Prix : 12,45 €