Tactique du diable – Avis +

Présentation de l’éditeur

En donnant la parole aux démons, C.S. Lewis « arrache son masque au mal » et dévoile ainsi les intentions et les manières d’agir de ceux qui veulent notre perte : « L’homme est une sorte de nourriture. Nous sommes vides et nous voulons nous remplir, l’Ennemi est plein et il déborde. Notre objectif est un monde où notre Père d’en bas aura englouti tous les autres êtres. » Devant le miroir qu’il nous tend, traité avec humour, légèreté et décalage (piano et chansons jazz), nous pouvons nous reconnaître dans ce combat spirituel où se joue l’enjeu du Salut.

Un jeune démon tout juste diplômé de son Ecole de Tentation, arrive chez son oncle, démon expérimenté, pour s’emparer plus sûrement de l’âme d’un jeune homme fraîchement converti qui lui a été attribuée. Expert en secrets de l’âme humaine, sa tactique est de tendre des pièges d’autant plus subtils que cachés derrière les meilleures intentions : « Tu es bien comme tous les jeunes tentateurs, pressés d’annoncer des perversions spectaculaires mais le chemin le plus sûr pour l’enfer est celui qui y mène progressivement. C’est la pente douce, bien feutrée, sans virages trop brusques, sans bornes kilométriques ni poteaux indicateurs ».

Avis de Valérie

Depuis maintenant trois ans, la troupe dirigée par Michel-Olivier Michel joue quelques semaines l’adaptation du roman de CS Lewis (dont l’oeuvre la plus connue est Les chroniques de Narnia) Tactique du diable.

C’est l’histoire d’un démon ayant de l’expérience dans l’art de la tentation qui dirige un tout jeune apprenti à faire chuter un homme qui vient de découvrir la foi. Bien sûr, ce dernier est tout feu tout flamme, on l’imagine inébranlable !

Mais justement, c’est le meilleur moment pour saper ses engagements, encourager de mauvaises habitudes pour l’empêcher de gagner des combats dans la prière ou dans l’action. Comme l’orgueil de celui qui croit connaître des secrets inconnus au commun des mortels, l’intolérance de celui qui se voit comme étant son propre juste, la mesquinerie de celui qui pense avoir une belle grandeur d’âme…

Étonnamment, l’adaptation du roman n’est pas délayée par des ajouts de sketchs rigolos, le texte l’étant déjà. Il garde toute sa subtilité, sa profondeur et l’œil aiguisé de l’auteur, les respirations étant amenées par le piano qui accompagne l’ensemble, à chaque instant.

La mise en scène est cadrée parfaitement. Il n’y a aucun décor le jeu des acteurs (excellents), l’éclairage comme le piano suffisent à habiller la scène. Le spectateur est autant captivé par le jeu des acteurs que par le texte si subtil.

Bien sûr, Michel-Olivier Michel est vraiment excellent tirant vers le haut la troupe sans jamais l’écraser. Sa présence charismatique et sa voix profonde rendent le texte dense et riche très lisible par tous.

La petite salle de l’espace Bernanos est prise d’assaut et l’ensemble des spectateurs est enthousiasmé par ce spectacle intelligent et drôle, qui laisse derrière lui beaucoup de réflexions, que l’on soit croyant ou non, car le message est universel.

A ne pas rater !

Fiche Technique

Avec Marguerite Chauvin, Romain Cucuel, Michel-Olivier Michel.

Au piano : Vincent Laissy

Adresse : Espace Bernanos

Les vendredis, samedis et dimanche, du 23 janvier au 15 février
à 20h45 (sauf le dimanche à 17h)

Réservations : www.weezevent.com

Tarif : 15 € et tarif réduit à 10 €

Crédit photo : François-Régis Salefran