TFX – Jacky au royaume des filles

– « Hommes soulevons-nous ! Ne laissons pas les salopures bubunnes dicter nos vies !« … Mais qui c’est qui a écrit ça ? C’est blasphèmerie !

La République populaire et démocratique de Bubunne est un pays exemplaire pour le droit des femmes. Elles gouvernent, dirigent et sont membres des forces armées. Quant aux hommes ? Aucune importance. Ils sont libres de se marier avec celle que leur mère leur aura choisie, de manger de la bouillie et de prier les chevalins. L’essentiel est qu’ils portent tous leur voilerie.

Comme la plupart des hommes de Bubunne, Jacky (Vincent Lacoste) est profondément amoureux de la Colonelle (Charlotte Gainsbourg), la fille et héritière de la Générale (Anémone) qui dirige le pays.

Maltraité par sa belle-famille (un classique) Jacky espère se rendre au bal qu’a organisé la Générale pour trouver un prétendant à sa fille (un classique également).

Mais devant tous les obstacles qui se dressent devant lui, il ne peut qu’aller demander conseil à Julin (Michel Hazanavicius) un ami de son père. Or celui-ci, vêtu seulement d’un slip, est en compagnie d’une femme que Julin présente comme sa cousine. Jacky est surpris, car à chaque fois qu’il le voit, Justin se trouve en compagnie d’une cousine différente. De plus même devant une cousine, il faut mettre une voilerie n’est-ce pas ?

Bon, tout le monde a compris (sauf Jacky apparemment) quel métier exerce Justin ? Eh oui, rien n’oblige une bonne-fée à avoir une activité professionnelle vertueuse.

La bonne-fée ? En effet, il s’agit d’une adaptation du conte de Cendrillon.

Située dans un régime dictatorial (le film a été tourné en Géorgie dans la ville natale de Staline) cette histoire place les hommes sous la tutelle de la gent féminine. Précisons qu’une histoire de la BD Pascal Brutal de Riad Sattouf se déroule dans une Belgique gouvernée par des femmes. L’inversion des rôles masculin / féminin met en évidence l’absurdité de la domination d’un sexe par un autre. Mais c’est surtout la parodie du conte de Cendrillon qui est intéressante. Riad Sattouf s’est, en effet, avisé du rôle de « collabo du régime » que joue Cendrillon et la critique subtile entre en action.