TCM cinéma – Lord Jim

Parmi la nombreuse galerie de coquins et de héros rejetés par l’océan sur les grèves et dans les ports de l’Orient, nul ne fut plus respecté, plus maudit, que Lord Jim !

Le jeune officier britannique Jim (Peter O’Toole), ambitieux et idéaliste, est parvenu au poste de second au sein de la marine marchande anglaise. Une blessure l’oblige à quitter son navire moderne et son capitaine compétent pour un séjour à terre.

Une fois sorti de l’hôpital, il se dépêche de rembarquer sur le premier navire. Or il s’agit du SS Patna un navire vétuste, commandé par un capitaine visiblement peu compétent. La cargaison consiste en plusieurs centaines de Musulmans effectuant un pèlerinage à la Mecque.

Dans une tempête, le Patna heurte un objet à la dérive et une voie d’eau se déclare. Par égoïsme ou couardise les officiers décident d’abandonner le navire et ses passagers à leur sort. Alors que les canots de sauvetage ont été mis à la mer, ils incitent Jim à sauter pour les rejoindre. Pour Jim, ceci est inconcevable… Quelques instants plus tard, il réalise qu’il se trouve dans le canot. Il doit se rendre à l’évidence : il a sauté !

Revenu à terre, il confesse sa faute et suite à un procès est dépossédé de ses papiers de navigation.

En Asie, il exerce différents métiers rêvant d’avoir une seconde chance. Celle-ci se présente lors du sabotage d’un navire transportant des explosifs.

Cette adaptation[[la deuxième après le film de Victor Fleming (1925)]] du roman de Joseph Conrad (1900), qui s’était d’ailleurs inspiré de l’épisode réel du SS Jeddah abandonné par ses officiers en 1880, se déroule sur deux registres. Si la seconde partie a toutes les apparences du film d’aventure, l’aspect dramatique impose sa marque durant tout le film.

De plus en arrière-plan, on devine une présentation de la notion d’honneur dans toute sa complexité. En effet, il est évident que Jim a failli lors de l’épisode du Patna. Mais par la suite, il prend des décisions qui sont conformes à sa conception de l’honneur. Or elles ne sont pas toujours avisées. Ainsi, il décide d’épargner des criminels qui constituent un danger manifeste.

Le talent de Joseph Conrad (qui vit treize de ses œuvres adaptées à l’écran) a été ici parfaitement reproduit par Richard Brooks