Sucker Punch – Avis +

Présentation officielle

Les méandres de l’imagination débordante d’une jeune fille, dont les rêves sont la seule échappatoire à sa vie cauchemardesque. Délivrée des limites de l’espace et du temps, elle est libre d’aller là où l’entraîne son imagination, et ses aventures incroyables brouillent la frontière entre réalité et imaginaire.

Internée contre son gré, Babydoll n’a toutefois pas perdu la volonté de vivre. Déterminée à se battre pour recouvrer sa liberté, elle pousse quatre autres jeunes filles — Rocket la grande gueule, Blondie la débrouillarde, Amber la fidèle des fidèles et Sweet Pea toujours hésitante — à se regrouper pour tenter d’échapper à leur destin terrifiant, à la merci de leurs geôliers, Blue, Madame Gorski et le High Roller.

Entraînées par Babydoll, les filles engagent une bataille fantastique contre l’univers fantastique, des samouraïs aux serpents, avec un arsenal virtuel à leur disposition.

Ensemble, elles doivent décider de ce qu’elles sont prêtes à sacrifier pour rester en vie. Mais, avec l’aide d’un Sage, leur incroyable voyage — s’il réussit —les conduira à la liberté.

Avis de Claire

La bande-annonce nous annonçait la couleur : « Sucker Punch : nul ne pourra vous y préparer »… Et c’est vrai, ce film est un véritable « crochet du droit », comme le suggère le titre ! Dès les premières minutes, le ton est donné et l’héroïne – comme le spectateur -, Babydoll (Emily Browning, explosive), n’aura pas une minute de répit.

Alors qu’elle vient à peine de perdre sa maman, la jeune fille se retrouve avec sa petite sœur sous l’autorité d’un beau-père libidineux, qui ne va pas tarder à abuser de leur innocence. Babydoll se rebelle, mais la situation se retourne contre elle, l’adolescente va se voir accusée à tort d’avoir provoqué la mort de sa jeune sœur. Toutes ces scènes sont magnifiquement illustrées par une superbe reprise du fameux Sweet dreams de Eurythmics, aux paroles révélatrices, joliment chantée par Emily Browning elle-même.

Internée dans un asile aux allures de camp de concentration, Lennox House, elle décide de s’enfermer dans un monde imaginaire, pour mieux s’évader de son quotidien. Cet univers parallèle a lui-même plusieurs dimensions, dans lesquelles Babydoll s’égare pour mieux se retrouver. Là, elle est une guerrière, une jeune femme forte, fière et sûre d’elle, en totale opposition avec son nom et son image de poupée de porcelaine.

Quatre compagnes d’infortune la suivent dans son imaginaire démesuré : Sweet Pea (l’australienne Abbie Cornish aux faux airs de Nicole Kidman que l’on avait admirée dans Bright star), sa jeune soeur Rocket au tempérament de feu (Jena Malone que l’on retrouve avec plaisir, elle était Lydia Bennet dans l’adaptation de Orgueil et Préjugés de Joe Wright), Blondie au cheveux de jais (surprenante Vanessa Hudgens aux antipodes de High school musical) et enfin la dévouée Amber (Jamie Chung, on la retrouvera bientôt en fiancée de Stu dans Very bad trip 2).

Ces amazones des temps modernes (l’histoire est sensée se passer dans les années soixante) combattent des ennemis terrés dans l’ombre, dont le plus dangereux est sans doute celui qui peut les atteindre le plus facilement, Blue (Oscar Isaac, effrayant avec ses yeux khôlés comme un acteur de tragédie), infirmier déséquilibré dans la vraie vie de Babydoll, il devient un cruel tenancier dans son imaginaire. Secondé par un personnage féminin fragile et manipulé, Vera Gorski (excellente Carla Gugino), il fait régner une terreur absolue sur les filles.

Les combats, hyper-stylisés, aux effets spéciaux impeccables (l’équipe oscarisée pour Avatar est derrière) sont à couper le souffle, les actrices ont suivi un entrainement spécial avec un coach sportif, et cela se voit, très à l’aise dans les scènes d’action, elles donnent le meilleur d’elles-mêmes. Porté par une bande-son qui colle au plus près des images, les acteurs chantent, Emily Browning en tête, la plupart des reprises (sublissimes) : Where is my mind des Pixies ou encore Asleep des Smiths…

Un film qui tient ses promesses donc, on en ressort scotché par tant d’énergie et de créativité visuelle. Zack Snyder a un sens très aigu du détail et de la mise en scène, par exemple, on sait que le destin de Babydoll est gravé sur la lame du sabre qui lui sert pour tous ses combats. Seul le scénario pêche un peu parfois par des raccourcis faciles ou des caractères secondaires trop consensuels, mais dans l’ensemble, le film tient la route.

Dans un autre siècle, les demoiselles au physique fragile comme Babydoll étaient sauvées par de preux chevaliers et brodaient leur destin sur des tapisseries sans fin, dans Sucker Punch, l’héroïne prend en main son destin toute seule et ne peut compter que sur elle-même et l’esprit d’équipe. Tel est l’ambitieux message de ce film-jeu vidéo aux allures féministes, et on aime ça ! C’est dire combien l’on attend Zack Snyder au tournant sur son prochain film, Superman, the man of steel

Fiche technique

Sortie : 30 mars 2011

Avec Emily Browning, Abbie Cornish, Jena Malone, Carla Gugino, Scott Glenn, Vanessa Hudgens, Oscar Isaac, Jamie Chung…

Genre : fantastique

Durée : 130 minutes