Simone, tome 1 : Obéir c’est trahir, désobéir c’est servir – Avis +


C’était ma première révolte. Je n’acceptais plus d’être humiliée. Et je pense que, plus tard, ce type de réaction m’a aidée à survivre à Auschwitz.

1972, à la télévision apparaît le portrait d’un vieil homme qui pourrait être Klaus Barbie. Celui qui a été connu sous le nom du Boucher de Lyon est recherché depuis la fin de la guerre et aurait trouvé refuge en Amérique du Sud. En France, Simone Lagrange croit reconnaître son tortionnaire.

Les souvenirs affluent et replongent Simone à l’époque de la Seconde Guerre mondiale.

Après la blitzkrieg est venue la défaite. Tandis que le régime de Vichy entrait dans la collaboration et promulguait le statut des Juifs, la jeune Simone Kadoshe prenait des leçons de secourisme, puis entrait dans la Résistance.

Ce premier tome consacré à une authentique résistante nous plonge à l’époque de l’Occupation et de l’antisémitisme d’État. Institutionnalisé, il devient un prétexte pour accentuer celui latent d’une part de la population. Ainsi, la maîtresse d’école « oublie » de rembourser le prêt que lui a accordé la famille Kadoche. Puis viennent les brimades et les persécutions. Ensuite, un membre de la famille Kadoshe disparaît…

Jean-David Morvan et David Evrard plongent à nouveau le lecteur dans la Seconde Guerre mondiale après les cinq tomes d’Irena. Ainsi, on voit brièvement apparaître Raymond Aubrac et Jean Moulin.

Le sens du détail est manifeste. Au sein d’une église, on peut observer la devise Aimez-vous les uns les autres alors que se déroule une scène de violence. De même, un rapace observe la ville où demeure la famille Kadoshe. Et n’oublions pas en Amérique du Sud le lama qui crache au visage d’un quidam. Ce sera le seul élément humoristique de cette histoire terriblement réaliste.

Fiche technique

Format : album
Pages : 72
Scénario : Jean-David Morvan
Dessin : David Evrard
Couleurs : Walter Pezzali
Editeur : Glénat
Sortie : 23 mars 2022
Prix : 15,50 €