Salammbô Fureur ! Passion ! Eléphants ! – Avis +

Présentation officielle

Voilà l’événement phare de l’année 2021, une exposition inspirée du roman éponyme écrit par Gustave Flaubert. Publié en 1862, il retrace l’attraction fatale entre Salammbô, prêtresse de Tanit, et Mâtho, chef des mercenaires révoltés contre l’opulente Carthage. Fureur, passion, désir, trahisons et… éléphants traversent cette géniale épopée qui nous fait voyager au nord-est de la Tunisie trois siècles avant Jésus-Christ.

En convoquant littérature, peinture, sculpture, photographie, arts de la scène, cinéma, bande dessinée et archéologie, cette exposition inédite et ambitieuse nous plonge au coeur d’un tourbillon d’images et de sensations qui révèle la portée considérable de ce texte sur les arts, mais aussi son héritage dans l’histoire de la Méditerranée et son actualité.

Accessible pour tous les âges, Salammbô Fureur ! Passion ! Eléphants ! a été labellisé exposition d’intérêt national par le ministère de la Culture-Direction générale des patrimoines-Service des musées de France. Elle est portée par la RMM, le Mucem de Marseille et l’Institut national du Patrimoine de Tunisie. Elle compte environ 350 oeuvres de collections publiques et privées, ainsi que des trésors d’archéologies de l’époque punique du musée de Carthage. Une expérience unique où les émotions sont portées à leur paroxysme.

Avis de Hiro

L’exposition autour du roman Salammbô de Gustave Flaubert ouvre ses portes dans la ville d’origine de son auteur.

Pour le bicentenaire de sa naissance, c’est principalement à Rouen que les festivités vont avoir lieu. Cette exposition sera également itinérante car celle-ci ira ensuite au MUCEM de Marseille et terminera sa route en Tunisie là où se déroule l’histoire de Salammbô.

Faire le choix de mettre le deuxième roman de Flaubert sous les projecteurs est un risque, car le grand public connaît souvent mieux Madame Bovary ou L’éducation sentimentale. Ici, Salammbô a été choisi car il a découlé de cette oeuvre une frénésie artistique incroyable. Des images, des personnages… si le prénom de Salammbô ne nous dit rien, ce qu’on va y voir nous parle un peu plus.

Gustave Flaubert a mis cinq ans pour nourrir et écrire son livre. C’est ce qu’on découvre dans la première partie de l’exposition. On y voit le travail de préparation qu’il a fourni. On nous y explique ses premières recherches sur Carthage et les guerres puniques, ainsi que son intérêt à s’écarter de la France et de son monde contemporain.

En effet, à travers Salammbô il peut écrire ce qu’il veut sans que cela soit trop rattaché à l’actualité de notre pays, même si de nombreux parallèles peuvent être faits. Avec son roman, il s’expatrie en Orient trois siècle avant Jésus-Christ, il ne peut pas faire plus pour s’éloigner et être libre de ses mots, protégé par l’exotisme de son sujet. Les origines de Salammbô sont donc puisés dans une révolte de mercenaires n’ayant pas été payés par Carthage. Si Hannibal, le frère, et Hamilcar, le père de Salammbô, ont une existence historique, Salammbô est un personnage fictif, mais avec une aura puissante.

Chose curieuse qu’on découvre également : Salammbô a été un roman extrêmement populaire en son temps et cela dès sa publication. Surprise car c’est un roman dont on n’a que peu entendu parler, c’est ainsi parfait pour les néophytes. C’est une exposition faite pour eux, on découvre l’univers de Salammbô, et en sortant on a envie de découvrir l’oeuvre !

La seconde partie se place, elle, après la mort de Gustave Flaubert. Il faut savoir que le Normand, de son vivant, était absolument contre les représentations iconographiques de ses oeuvres. Une fois l’auteur disparu, les artistes de tous les horizons se sont emparés du roman, de l’imaginaire et l’ont fait vivre sous toutes ses formes.

On découvre ainsi une collection extrêmement riche qui se décline sur tout un univers transmédia, on passe de la peinture au dessin, mais aussi de la sculpture à l’Opéra, tout en passant par la bande dessinée, les spectacles vivants, l’archéologie. Salammbô se décline, fait rêver, amène un imaginaire prolifique.

On ne peut qu’être émerveillé par la palette d’oeuvres qui nous est présentée. Malheureusement, en raison du Covid, toutes les œuvres ne sont pas encore arrivées pour l’ouverture de l’exposition, mais on profite déjà de beaucoup d’entre elles.

Encore une fois, voilà une exposition accessible à tous. On se plonge dans Carthage, Salammbô subjugue et fascine, ce qui l’entoure nous attire. Découvrez-la les yeux grands ouverts et profitez de votre voyage !

Fiche technique

Une exposition itinérante en trois étapes :
– du 21 mai au 19 septembre 2021 au Musée des Beaux-arts de Rouen
– du 20 octobre 2021 au 07 février 2022 au Mucem, Marseille
– printemps-été 2022 au Musée national du Bardo, Tunisie

Adresses : Musée des Beaux-arts de Rouen – Esplanade Marcel Duchamp – 76000 Rouen

Horaires : de 10H à 18H tous les jours sauf le mardi

Accès libre pour les collections permanentes

Tarif : entre 8 et 9 € – gratuit pour les moins de 26 ans

Site du Musée des Beaux-art de Rouen

Exposition à Marseille

Lieu : Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée – 7 promenade Robert Laffont (esplanade du J4) – 13002 Marseille

Site du MUCEM