Rosa Candida – Avis +

Présentation de l’éditeur

Le jeune Arnljótur va quitter la maison, son frère jumeau autiste, son vieux père octogénaire, et les paysages crépusculaires de laves couvertes de lichens. Sa mère a eu un accident de voiture. Mourante dans le tas de ferraille, elle a trouvé la force de téléphoner aux siens et de donner quelques tranquilles recommandations à son fils qui aura écouté sans s’en rendre compte les dernières paroles d’une mère adorée. Un lien les unissait : le jardin et la serre où elle cultivait une variété rare de Rosa candida à huit pétales. C’est là qu’Arnljótur aura aimé Anna, une amie d’un ami, un petit bout de nuit, et l’aura mise innocemment enceinte. En route pour une ancienne roseraie du continent, avec dans ses bagages deux ou trois boutures de Rosa candida, Arnljótur part sans le savoir à la rencontre d’Anna et de sa petite fille, là-bas, dans un autre éden, oublié du monde et gardé par un moine cinéphile.

Avis d’Enora

Rosa candida est un de ces petits bijoux qui aurait pu passer inaperçu sans l’enthousiasme des libraires et des lecteurs.

Le jeune Arnljótur, 22 ans, habite une île volcanique au nord du globe, avec son père et son jumeau autiste. Il a hérité de sa mère, morte dans un accident de voiture, la passion du jardinage. Cette femme avait réussi à faire pousser une sorte de jardin enchanté sur ces terres rocailleuses balayées par le vent marin. Dans une serre elle a même donné vie à une espèce particulière de rosa candida, une rose pourpre à huit pétales, sans épines. C’est dans cette même serre qu’Arnljótur a conçu « le fruit d’une demi-nuit d’amour », Fora-Sol, sa fille. Pour ce garçon un rien candide, il y a des principes auxquels on ne peut déroger et la paternité, même dans ces conditions, en est une.

Arnljótur a commencé à travailler sur un bateau, mais le mal de mer (de mère ?) l’a ramené vers la terre et les plantes. Il décide alors de partir à l’étranger, dans l’une des roseraies les plus célèbres, appartenant à des moines. Au monastère il fait la connaissance de frère Thomas, un moine polyglotte, cinéphile, avec une passion pour « les films qui sont plus grands que la vie » et qui va devenir une sorte de père spirituel.

Mais un jour, Arnljótur reçoit un coup de fil d’Anna qui lui demande de garder leur fille pendant quelques semaines. La vie d’Arnljótur va en être bouleversée car avec la venue d’Anna et de Fora-Sol, le jeune homme va découvrir toutes les déclinaisons de l’amour.

Arnljótur est un personnage extrêmement touchant dans sa bonté, sa confiance dans les autres. Il est à l’instar de la rose crée par sa mère, sans épines mais à la couleur étonnamment forte, un être un peu candide, sensible, fragile, émotif mais profondément attachant et intéressant. Pendant son séjour au monastère, il va enfin pouvoir s’interroger sur ce qu’il est, ce qu’il veut être et verbaliser ces questions auprès du frère Thomas, moine totalement original, donnant ainsi naissance à des échanges tout à fait délicieux.

Ce roman, très bien écrit, est frais, délicat, poétique, onirique, facétieux. Une vrai bulle de bonheur !

Fiche technique

Format : broché
Pages : 336
Editeur : Zulma
Sortie : 19 aout 2010
Prix : 20 €