Resident Evil : Apocalypse

Laissée dans un état comateux et sans même une feuille de vigne à la fin du premier volume, Milla nous revient shooté au T-Virus pour dégommer des zombies eux aussi accros à ce virus mais aux atours moins affriolants. En effet, dans ce film qui se veut reprendre le thème de l’équipe de survivants au sein d’une ville investie par les mort-vivants, on assiste aux sempiternelles idioties destinées à attirer le chaland.
Des femmes à la féminité avérée mais néanmoins suffisemment costaudes pour savater du croque-vivant, se retrouvent en petits shorts moulants et débardeurs, de gros flingues à la ceinture et la coiffure toujours apprétée. Il apparait à chacun qu’il s’agit là de la tenue la plus appropriée pour combattre des créatures dont l’unique but est de vous bouffer la gueule mais quand un film est si pauvre en cervelle, que faire d’autre qu’aligner une paire de jambes.

Evidemment qu’attendre de plus d’un film issu d’un jeu vidéo que les mêmes concepts au demeurant peu innovant. Nous nous retrouvons donc à suivre deux Lara Croft dont une ayant mutée grâce au fameux T-Virus accompagné d’une journaliste insipide et d’un policier qui ne comprends pas pourquoi il se trouve dans une position de victime. Nous les suivons mais de loin car le film s’embourbe dans les clichés et les dialogues incipides.

Ainsi tout les gimmicks propres au film de zombie nous sont tour à tour proposé : le dilemme de l’ami mordu qui se transforme peu à peu, le conglomérat qui manipule et qui ment à la pauvre population, le refuge dans l’Eglise catholique où on découvre avec stupeur que le curé a bien le comportement de détraqué auquel on est en droit de s’attendre d’un prêtre catholique, … .
Vous l’aurez compris cela ressemble fortement à d’une part 28 jours plus tard et d’autre part au récent remake de Dawn of The Dead, l’intelligence en moins. Les effets gore qui n’étaient que très peu présents dans les deux films cités ci-avant, sont ici complètement omis. Soit la caméra bouge de manière hiératique comme si les caméra-men étaient sous speed, soit l’objectif s’éloigne de la scène de manière à protéger nos yeux de toute violence, à moins que ce ne soit pour cacher le manque de budget ou encore le manque d’initiative sur un genre qui pourtant à toujours ses afficionados qui regrettent la grande époque des films gore des années 70 et 80.
Nous nous retrouvons donc face à un film dont le stress sur le spectateur dépasse à peine celui d’un épisode des Bisounours, quoique les oursons faisaient rudement peur à se papouiller à longueur de journée.

La déception est d’autant plus grande que le premier opus, sans avoir été exceptionnel, était une bonne surprise, pour une fois Milla Jovovich était crédible et les autres acteurs s’accordaient bien à l’ensemble. Ici, à part le superbe Oded Fehr (l’excellent Ardeth Bay dans La Momie), tous les acteurs paraissent complètement dépassés par les évenements et sembleraient plus à leur place dans un épisode de la Petite Maison de la Prairie.

Pour résumer, on ne peut attendre de ce film aucun effets spéciaux, aucun humour à propos, aucune intelligence.
Le comble pour un film de zombie, c’est que les bons sentiments et la niaiserie ont un sursaut de triomphe à la fin où on découvre que le T-virus ne peut rien contre l’amour (sic).
Restez donc chez vous à jouer au jeu plutôt que d’aller voir ce film.