Il est rare en France d’accueillir des auteurs de romance, alors qu’elles sont respectées et adulées aux Etats-Unis, bien souvent sur les listes des best-sellers, et absolument pas marginalisées ou reléguées au rang de sous-littérature, comme il est de coutume dans l’hexagone. La donne commence tout doucement à s’inverser, force est de le constater, mais bien lentement.
Les lecteurs ont pu échanger en toute décontraction avec Pamela Clare, dont les 3 séries de livres (Les Highlanders du Nouveau Monde, I-Team, La Famille Blakewell) ont été traduites en français chez J’ai Lu pour Elle. La romancière a raconté qu’il lui faut au moins une année entière pour écrire un livre, sans compter le temps qu’elle consacre à ses recherches historiques (elle est archéologue de formation, donc parfaitement qualifiée). Mais tout dépend du type de livre. Dans un bon jour, elle peut écrire
Pamela Clare excelle aussi bien en romance historique qu’en romantic suspense, ce sont deux genres bien distincts, avec chacun ses difficultés. Ce qu’elle aime le plus cependant, c’est la romance historique, car elle aime en lire (elle est fan -entre autres- de Jill Shalvis, Julie James, Monica McCarty… qui sont aussi des amies) mais elle aime aussi Dickens, Tolkien… ainsi que les manuels d’Histoire.
Son métier de journaliste d’investigation (elle a été journaliste plus de 20 ans), lui fournit de la matière pour ses livres romantic suspense, genre qu’elle ne fréquentait pas en tant que lectrice mais qu’elle a bien voulu essayer en tant qu’auteur à la demande de son éditrice. Succès confirmé puisque sa série est très populaire aux Etats-Unis.
Si Pamela Clare a commencé à écrire de la romance, c’est qu’elle aime les happy ends, elle a vu trop de choses difficiles, trop de violence dans la vie, elle a besoin de légèreté. Comme elle aime les lire, elle s’est dit qu’elle pourrait essayer d’en écrire, en tant que journaliste, elle a reçu des récompenses pour son travail. L’écriture n’était donc pas une difficulté. En 2011, suite à un conflit éthique avec son patron, elle quitte son emploi de journaliste et peut alors se consacrer, avec le succès que l’on connait maintenant, à l’écriture à temps plein.
Quand elle visite un musée, elle y passe des heures, scrutant chaque détail. Comme elle vit dans une bourgade qui n’a que 150 ans d’existence, elle apprécie la valeur des années, et plus elle s’enfonce dans le temps, plus elle est intéressée. Versailles, qu’elle vient de visiter, l’a profondément marquée. Elle rêverait par exemple d’un dîner avec Alexandre le Grand, et plus si affinités a-t-elle ajouté avec malice…
Sa petite ville de Nederland se distingue tous les ans par le Frozen Dead Guy Day, ne manquez pas de visiter le site internet dédié !
Ses obligations professionnelles l’obligent pour le moment à se consacrer pleinement aux romantic suspenses, mais elle donnera une suite à sa fameuse série Les Highlanders du Nouveau-Monde, avec le personnage de Lord William, que l’on a adoré détester mais que l’on va découvrir sous un jour nouveau. Elle a beaucoup d’idées qu’elle aimerait développer pour des romances historiques.
Elle a choisi de placer le cadre historique de ses romances dans la période de la conquête de l’Amérique, c’est une période sauvage, riche, plus libre, qui permet de mélanger des personnages qui n’auraient pas pu se rencontrer ailleurs. Cette période de tous les possibles dure très peu de temps, elle est donc d’autant plus passionnante à traiter.
Son inspiration lui vient de ses années de journaliste d’investigation, cela lui permet de mettre sur papier près de 20 ans d’expérience. Près de 80% de ce qu’il y a dans ses livres est vrai. Cela lui donne une chance de parler de choses qui la touchent, qui lui tiennent à coeur, comme par exemple, le fait que les prisonnières doivent accoucher menottées en Amérique. La romance sert aussi à parler de choses vraies.
En ce qui concerne le livre qu’elle est en train d’écrire, quatre chapitres sont déjà rédigés, il s’agit du tome 7 de l’histoire de la I-team, qui mettra en lumière le personnage d’Holly, sur laquelle nous allons apprendre un secret vraiment hallucinant. Après ses vacances en Europe, elle se remettra à écrire et le livre devrait sortir fin 2014, début 2015 aux Etats-Unis.
Les livres de Pamela Clare connaissent un succès international, ils sont traduits en 11 langues, dont l’indonésien, le turc, le japonais, mais pas en danois, langue qu’elle maîtrise pourtant bien, car elle est d’origine danoise (et aussi un quart irlandaise et un quart écossaise). Elle aime tout particulièrement échanger avec ce lectorat cosmopolite et met un point d’honneur à leur répondre dans leur langue d’origine.
La romancière nous a avoué utiliser un nom de plume, son nom de naissance est White, qui est le 10e nom le plus usité en Amérique. Le patronyme de Clare va bientôt être le sien au regard de la loi. Les connotations positives liées au mot « clare », qui vient du latin « clarus, clara », qui signifie « illustre » lui plaisaient.
Merci beaucoup à Pamela Clare, qui a pris le temps de parler à chaque lecteur et lectrice, d’échanger avec passion, honnêteté et humour, et merci à toutes celles qui ont rendu cette rencontre possible.
Crédit photos : Claire Saim pour Onirik