Rencontre avec Colin Firth et Matthew Vaughn

Après la projection du film, nous avons pu les interviewer pendant presque une heure. Chaque question commençait par des félicitations, ce qui est poli, mais l’enthousiasme des spectateurs (des blogueurs cinéma) était réel et perceptible !

En vrac, quelques réponses parmi les plus intéressantes.

Une personne a demandé si derrière l’action et l’humour du long métrage, il n’y avait pas un message contre les nouvelles technologies. Matthew Vaughn a répondu que ce n’était pas du tout ça, au contraire. Pour lui c’est la technologie qui peut sauver le monde. Quant à l’idée du film, elle lui trotte depuis qu’il a 12 ans et il s’est appuyé sur le comics de Mark Millar en changeant quelques détails pour que la dynamique soit plus visuelle.

L’homme à tout faire de Valentine est devenue une femme, Gazelle et le jeune héros n’est pas le neveu de Harry Hart, mais le fils d’un agent mort pour lui sauver la vie.

Bien sûr, pour Onirik, nous n’avons pas pu nous empêcher de poser deux questions. L’une à Matthew Vaughn, à savoir si le zozotement du méchant du film interprété Samuel L. Jackson était une idée sur le tard ou si c’était prévu (en version française, c’est atténué, ce qui est dommage). Il nous a répondu que c’était pas son idée mais bien celle de Samuel. Ca lui est venu en tournant et il en a parlé au réalisateur.

L’acteur américain a pensé que ça donnerait une sorte de background au personnage. Ce millionnaire roi des nouvelles technologies a le monde à ses pieds mais a des problèmes de diction. Cela permet d’élaborer un personnage unique (et il l’est) qui s’est construit psychologiquement sur un « malentendu ». Samuel L. Jakson a souffert lui-même de bégaiement et de zézaiement et était à même d’habiter le rôle.

Et Matthew Vaughn de conclure : on ne dit pas non à Samuel !

La question que l’on a posé à Colin Firth voulait faire le lien entre sa filmographie et son rôle de Darcy dans Orgueil & Préjugés (la série BBC de 1995) d’après Jane Austen. Notre précieuse Claire Saim maintient entre autre chose une page dédiée à l’écrivaine Jane Austen lost in France, il nous était impossible de faire l’impasse sur le sujet.

Sachez mesdames et messiers que Colin Firth feignait de ne pas comprendre le français, mais lorsque j’ai prononcé la question, il a laissé apparaître une crispation. Après sa traduction en anglais, il y a pourtant répondu avec le flegme britannique qu’on attendait de sa part. Pour lui, ce n’est pas volontaire de sa part et il ne pense pas à une volonté des casteurs : on lui confie un rôle et il l’incarne, tout simplement.

Mais bien sûr, il souhaite longue vie à la renommée du personnage de Darcy qui lui a apporté une vraie notoriété. Par la suite, une autre question revenant sur Darcy, Matthew Vaughn a demandé qui était ce Darcy et qui était l’auteur, en plaisantant. Colin répondant sur un ton canaille que le roman datait de 200 ans qu’il ne se rappelait plus qui l’avait écrit !

Comme certains demandaient si Colin Firth ne pourrait pas interpréter James Bond en remplaçant Daniel Craig, tant il était à l’aise dans le costume d’agent secret, il a lancé avec le même ton, le même air espiègle, que depuis le début de la promotion du film, il constatait que cette question lui a été plus posée que celle concernant Darcy, rafraîchissant !

Il a enchaîné sur les exercices auxquels il a été astreint avant et pendant le tournage. Son rôle est très physique et certaines scènes sont époustouflantes. Face à l’admiration des fans devant ces morceaux de bravoure, il a répondu qu’on n’aurait pas aimé le voir durant les premiers temps de l’entrainement. Ça a été pénible et difficile mais il est content du résultat !

Lorsqu’on a demandé à Matthew Vaughn une chose qu’il avait aimée et une qu’il avait détestée dans le film, il a répondu que depuis qu’il avait filmé la scène sous l’eau (à vous de la découvrir), il admirait comme un génie James Cameron et son Titanic. Il a failli tuer (littéralement) des acteurs dans cette scène et il n’avait jamais rien eu à filmer d’aussi difficile.

Par contre ce qu’il a aimé, c’est justement transformer le gentleman qu’est Colin Firth en un tueur de sang froid, un vrai agent secret capable de zigouiller de cent manières différentes n’importe qui, méchant comme innocent !

Un blogueur remarque qu’on retrouve un peu de tous ses précédentes réalisations dans Kingsman. Il répond que les trois films préférés de tous les temps depuis qu’il est gosse sont, un James Bond (The spy who loves me), Indiana Jones et Star Wars. Un blogueur lui demande s’il aimerait justement tourner un James Bond puisque quelque part, Kingsman services secrets en est un à sa manière ?

Non, ça ne l’interessait pas plus que ça, mais il aurait donné ses deux jambes pour réaliser un Star Wars ! D’ailleurs, il touche du doigt son rève en faisant tourner Mark Hamill, un peu comme un rève de gosse qui se réalisait !

Il nous raconte qu’il a voulu devenir réalisateur (il était producteur au départ) car il en avait marre des caprices de ces derniers. Il a voulu démontrer que c’était facile et que ça ne méritait pas d’en faire tout un plat ! Il a commencé avec Layer Cake et en fait, ça lui a tellement plu qu’il continue maintenant.

On a demandé à Colin s’il pourrait jouer un méchant maintenant (pourquoi pas la némésis d’un James Bond ?). Il a répondu que oui, bien sûr, mais qu’il n’était pas sûr que ce soit le meilleur choix pour sa carrière, qui irait le voir au cinéma pour un tel rôle ? Matthew Vaughn a répondu que lui payerait pour voir ça !

Pour terminer, Colin et Matthew nous demandent si les Parisiens sont des Gentlemen. En choeur, nous répondons que non, évidemment ! Et eux de conclure que ça prouvait que nous étions des gentlemen puisqu’on n’avait pas menti !

Well done, sirs !

Nos photos de l’événement : Facebook

Une petite vidéo, Colin Firth répondant à une question sur l’entrainement harrassant qui lui a été nécessaire pour embrasser le rôle de Harry Hart !

Crédit photo et vidéo : Valérie Revelut pour Onirik