Piégés – Avis +

Présentation de l’éditeur

Londres, 1853.
Aaron Wendell, riche héritier à la réputation sulfureuse, n’imaginait pas
que sa vie serait bouleversée par une banale partie de campagne.

Pas plus que la jeune Abigail Fischer, qui pensait avoir connu suffisamment
de drames pour toute une vie. Dans leur dos, les jalousies s’exacerbent et dans l’ombre, l’ennemi les guette…

Avis de Valérie

Londres, en pleine époque victorienne, le vicomte Aaron Wendell met fin à une liaison certes agréable, mais qui commence à lui peser. Si l’épouse de lord Winthers, Esther, est belle et expérimentée, il s’est lassé. Alors que son père fait un malaise, il accourt encore sous l’influence des excès de sa soirée à la demeure familiale et tombe sur la fille du docteur Fisher. Il la prend pour une employée, et lui fait des propositions indignes d’un gentleman. Tout en ne se rendant pas compte du principal, la jeune fille est aveugle.

À la faveur d’une partie de campagne chez les Winthers, Aaron tente à la fois de repousser les ardeurs de la femme de l’hôte qui est trop amoureuse pour le laisser partir, sous le nez de son propre époux, et constate que le docteur et sa fille sont également invités. Malgré la condition de bourgeois du médecin, il a bonne réputation et son métier l’a introduit dans les bonnes grâces de ces familles aisées. De plus, Byron Winthers semble porter un soin particulier à ce couple qui a été victime d’un drame il y a une dizaine d’années. L’épouse du docteur, et donc la mère d’Abigaïl, est décédée lors d’un accident routier.

Christy Saubesty n’est pas la première de la nouvelle mouvance d’auteurs de romances à vouloir s’essayer à l’époque victorienne. Mais à ce jour, elle est la seule à avoir si bien su faire oublier son ascendance française. Si les premiers chapitres comportent quelques dissonances (qui ne gêneront que les plus intégristes parmi les lectrices de romances historiques), dès la partie de campagne, on est plongé dans une ambiance britannique extrêmement bien élaborée.

Rassurés sur ce point, nous avons pu nous laisser porter par la si belle écriture de la romancière qui déploie son envoûtant talent pour le bénéfice de ses personnages. La construction n’est pas classique, dans le sens où elle prend beaucoup de temps à monter sa partie centrale et la développer. Mais on est réellement sous son charme, dans le sens le plus positif qui soit.

Si au tout début, on a du mal à s’attacher à la jeune fille, elle prend son envol en même temps qu’elle s’éveille sous le regard brûlant d’Aaron. Leurs scènes intimes sont superbes, toute en beauté et sensualité. En ce qui concerne notre héros, il est celui est est le plus développé. On note également une bonne transposition de ce qu’une aveugle peut percevoir et comment elle doit agir dans un tel environnement.

Un détail, mais qui prend toute son importance ici. Souvent, on peut reprocher certains raccourcis à des auteurs de romance sur la psychologie de leurs personnages. Les lecteurs s’y habituent, par la force des choses et comblent les absences. Par exemple, les personnages principaux se détestent, et hop se découvrent amoureux depuis toujours. Il est torturé, et hop un baiser de son aimée et tout va bien…

Mais la romancière fait ici ces liaisons manquantes qui permettent à son texte de gagner vraiment en profondeur et crédibilité. Ses personnages ont du sens, de la chair, de l’esprit. C’est réellement bluffant, malgré quelques petits anachronismes que mêmes certains auteurs anglo-saxons font. Ce premier tome d’une série (dont on espère la publication rapidement, les amis d’Aaron feront de beaux héros) est une réussite qui se déguste comme un délicieux teatime dans un salon anglais, au XIXe siècle…

A noter, la couverture de Piégés est magnifique et correspond tout à fait à l’ambiance du roman, on remercie l’éditeur d’avoir pensé à tout pour nous contenter !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 384
Editeur : Pygmalion
Collection : Romans
Sortie : 16 novembre 2016
Prix : 16 €