Passage Brady, un peu d’Inde au coeur de la capitale

Little India

Surnommé Little India, le passage Brady abrite maintenant depuis plus de quarante ans des boutiques et des restaurants de spécialités indiennes. Le syndic du lieu, poussé par un incendie dévastateur en 2007, a rénové les infrastructures et refait tout le pavement de la partie couverte. Aujourd’hui, si on s’y promène aux heures des repas, il est difficile de passer d’un établissement à un autre sans céder à la tentation de s’y arrêter pour déguster un goûteux curry, un mystérieux byriani, ou une tendre grillade cuite au four tandoori. D’ailleurs, les serveurs des restaurants vous interpellent avec leurs accents ronds et chantants, vous présentent leurs menus, vous proposent de vous offrir un apéritif… On ne sait plus où donner de la tête !

Une boutique précieuse, Velan

Parmi toutes ces gargotes règne l’épicerie indienne Velan. Ouverte tous les jours sauf le dimanche, elle a été la première à s’installer dans le passage, dans les années 70. Elle propose – pour des prix largement en dessous de ceux du marché – des épices de tout horizon, des noix ou fruits secs (certains introuvables ailleurs), et d’une qualité plus que correcte. Il y a également des thés, riz, graines et autres bases pour s’essayer aux cuisines du monde. On y déniche des produits typiquement indiens tel le ghee (bas beurre), des bières, des lassis (boisson fraîche à base de yaourt), des sauces piquantes ou parfumées, des pains traditionnels, des fruits et légumes frais exotiques… Cela, sans compter le comptoir littérature, les objets de culte, les bijoux ou bibelots ainsi que des multitudes d’encens, de produits cosmétiques britanniques (les vieilles habitudes coloniales…) ou indiens.


Un peu d’histoire

Paris est composé de nombreux passages, dont certains sont couverts, héritages de constructions marchandes voulant proposer une expérience privilégiée à leurs clients. Le passage Brady, nommé d’après son concepteur, a été construit en 1826. Mais de nos jours, il reste d’une circulation agréable, protégé par des verrières qui, par beau temps, laissent passer une belle lumière.

Par la suite, le lieu a accueilli une population de réfugiés juifs en provenance de l’Est, s’installant comme tailleurs et couturiers. Ils subirent douloureusement l’Occupation allemande et, un à un, quittèrent les lieux. C’est en 1970 que Antoine Ponnoussamy s’y est installé alors que les locaux ne servaient plus que de stockage, vaguement à l’abandon. Loin de son Pondichéry natal, il se languissait de sa femme et de leurs cinq enfants, mais aussi de la cuisine traditionnelle et des produits de là-bas.

Antoine Ponnoussamy, l’instigateur de son renouveau[[Source : L’Inde en France de Solange Thiney-Duvoy, édition Bachari]]

Après avoir travaillé comme cuisinier à Paris pendant dix ans, il finit par céder à la nostalgie et ouvrir une épicerie proposant des produits d’Inde, du Pakistan ou de l’île Maurice… Tout d’abord seul, il commence à déblayer les lieux promettant à ses amis un bon repas contre un coup de main. Par la suite, un premier restaurant puis un deuxième voient
le jour. Le succès aidant, il fait appel à sa famille restée au pays, et c’est maintenant trois générations qui habitent, travaillent, et vivent en France.

Quelque temps après, Antoine Ponnoussamy a été rejoint par des Pakistanais vivant en Angleterre, fuyant la rigueur du gouvernement de Margaret Thatcher. Pour donner une petite idée, il y a vingt-cinq ans, ils proposaient un type de menu pour 25 F (environ 4 €) qui comprenait un plat de curry avec du poulet, un accompagnement de riz parfumé et quelques crudités. Et, nouveauté !, ils ont adapté leur pain traditionnel, le naan, aux goûts des Français en ajoutant un délicieux fromage qui est cuit en même temps que la pâte levée dans les fours tandooris. Un fromage tout bête qui dans cet environnement prend une toute autre envergure, celle de l’exotisme, et pourtant, il ne s’agit que de pâte fondue, de type Vache qui rit.

Lancez-vous à l’aventure, d’autant qu’elle est à seulement un jet de métro parisien ! Et si vous êtes sensible au piment, n’hésitez pas à demander des plats doux comme le korma, ou les grillades tandooris. Vous nous en direz des nouvelles…

Qu’est-ce qu’un thali ? Qu’est-ce qu’un four tandoori ?[[DR]]
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C’est un ensemble de mets servis ensemble soit dans des coupelles agencées sur un plat, ou dans de grandes assiettes où est creusé l’espace de dressage des spécialités chaudes ou froides. Dans le passage, on les propose autour de 10 €. Il s’agit en général d’un plat principal en sauce type curry, avec du riz, quelques entrées comme des beignets, des samoussas, de l’épinard au fromage (palak panir), des plats de lentilles (dhals), et coiffé d’un naan. Il s’agit d’un fourneau en terre cuite, traditionnellement enfoui dans le sol du Penjab. Une fournaise au charbon de bois chauffe les parois verticales qui serviront pour cuire les pains. À point, ils tombent sur la braise, signe qu’ils sont prêts à être servis. Il est également utilisé pour cuire les viandes marinées dans des épices et colorées d’un rouge éclatant !

Crédit photo : VR pour Onirik.net

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