Miss Peregrine et les enfants particuliers – Avis +

Présentation officielle

À la mort de son grand-père, Jacob découvre les indices et l’existence d’un monde mystérieux qui le mène dans un lieu magique : la Maison de Miss Peregrine pour Enfants Particuliers. Mais le mystère et le danger s’amplifient quand il apprend à connaître les résidents, leurs étranges pouvoirs … et leurs puissants ennemis.

Finalement, Jacob découvre que seule sa propre « particularité » peut sauver ses nouveaux amis.

Avis de Claire

Miss Peregrine et les enfants particuliers, le roman de Ransom Riggs (2011), était fait pour rencontrer l’univers de Tim Burton. Comme il nous l’avait lui-même expliqué, ce sont les photos qui jalonnent l’ouvrage qui l’ont attiré, elles trouvent tout naturellement des correspondances dans son imaginaire, on pense en particulier à son livre La Triste fin du petit enfant huître et autres histoires, petit cousin littéraire pas si éloigné du film.

Dans le rôle-titre, on retrouve avec beaucoup de plaisir la sublime Eva Green, qui insuffle tout son charme mystérieux dans ce personnage énigmatique de directrice d’école, pour enfants très… particuliers. En effet, coincés dans une boucle temporelle, en 1943 au Pays de Galles, les enfants qu’elle protège sont hors normes. Chacun d’entre eux a un don très spécial, qui les met en danger dans le monde extérieur d’une part, et qui les rend dignes de convoitise d’autre part, puisqu’ils sont traqués par des créatures aussi terrifiantes que dangereuses.

L’élément perturbateur arrive sous les traits du talentueux Asa Butterfield, que l’on avait déjà adoré dans Hugo Cabret, et qui campe ici un adolescent, Jacob, qui a grandi en Floride, bercé par les histoires fantastiques racontées par son grand-père, le génial Terence Stamp. Pour tout le monde, il s’agit de contes à dormir debout, mais pour le vieil homme, c’est l’héritage qu’il offre à son petit-fils adoré. En effet, Jacob ne va pas tarder à se rendre compte que lui aussi a un don, il est également « un enfant particulier ». A la mort de son grand-père, il se doit donc de rencontrer Miss Peregrine, la seule qui peut répondre à ses questions…

On pense inévitablement à Edward aux mains d’argent (1990), dont on reconnait la banlieue lissée de Floride, où vit le grand-père de Jacob, et l’aspect gothique du pensionnat de Miss Peregrine, qui n’est pas sans rappeler le château de l’inventeur d’Edward. Des réminiscences heureuses, qui réveillent en nous tout le bien que l’on pensait depuis longtemps du réalisateur, malgré la guimauve Alice aux pays des merveilles.

Pour Tim Burton, c’est le monstrueux qui est intéressant, digne d’être remarqué, et ici le monstre n’est bien évidemment pas celui que l’on croit. Entre jeux de travestissements, faux-semblants, pièges et chausses-trappes, le film se déroule comme un immense dédale de réflexions redondantes chez Burton, mais également comme un exercice d’admiration d’un cinéphile pour un art qu’il vénère autant qu’il le pratique [[Soyez attentif Tim Burton himself nous gratifie d’un mémorable caméo]]. On reconnait ça et là des références inhérentes à son oeuvre, mais surtout des clins d’oeils cinéphiliques jouissifs, qui parleront bien plus aux grands qu’aux petits (à partir de dix ans, quelques scènes sont un peu trash).

Miss Peregrine et les enfants particuliers est l’excellente surprise de cet automne, et, bonheur du calendrier, arrive à point nommé pour Halloween. Tim Burton nous avait confié que pour lui, ce film est, par définition, l’ « anti-film de super-héros ». Il est évident que ce film se démarque face aux blockbusters DC Comics et autres Marvel, alors ne boudez pas votre plaisir et précipitez vous sans hésiter en salles, dès le 5 octobre !

Fiche technique

Sortie : 5 octobre 2016
Durée : 127 minutes
Avec : Asa Butterfield, Eva Green, Samuel L. Jackson, Terence Stamp, Judi Dench, Rupert Everett
Genre : fantastique