Marie-Claire – Avis +

Présentation de l’éditeur

Vous savez pourquoi je vous ai fait appeler ?
Nous avons décidé de vous placer dans une ferme de la Sologne. Vous serez bergère, mademoiselle !
La mère supérieure ajouta, en appuyant sur les mots :
« Vous garderez les moutons ».
Je dis simplement :
« Bien, ma Mère ».

Avec ce roman social, Marguerite Audoux a remporté le premier prix Femina en 1910. En dépit de ses origines modestes, elle s’est fait une place centrale dans le monde littéraire, notamment dans le cercle d’André Gide.

Préface de Bernard-Marie Garreau, Docteur ès Lettres, spécialiste de l’ oeuvre de Marguerite Audoux.

Avis de Claire

Marie-Claire a perdu sa maman très jeune, son père ne veut pas d’elle, ni de sa soeur. La fillette finit à l’orphelinat, c’est dur, rude, on y a froid et faim, mais il y a aussi parfois la tendresse des soeurs en mal d’amour… Marie-Claire est le récit de cette enfance, et de cette jeunesse, largement inspiré par des souvenirs.

C’est beau, c’est rustique, c’est sincère. C’est la vraie vie de Marguerite Audoux (1863-1937), racontée un peu à la manière de Charlotte Brontë dans Jane Eyre, lorsqu’elle narre son expérience douloureuse du pensionnat. Très tôt, comme la célèbre romancière anglaise, Marguerite a eu le goût des mots, elle explique avoir lu tout ce qui passait à sa portée, des livres de contes en passant par les almanachs, si précieux à la campagne.

Quand elle commence à écrire, c’est pour elle, sur des petits bouts de papier, sans s’embarrasser de grammaire ou d’orthographe. Elle écrit pour ne pas oublier, pour sortir des émotions qu’elle a à fleur de peau. C’est une écorchée vive, Marguerite Audoux, et une amoureuse des mots. Orpheline, fermière, couturière, elle raconte son expérience, ses pensées profondes, ses sentiments. Et c’est à chaque fois passionnant.

Dans ses livres, on s’attarde sur la chanson d’automne d’un feuillage, sur la larme salée coulant sur la joue d’une enfant, sur la douce brise d’une soirée d’été… Paradoxalement, sur les événements les plus graves de son existence, elle ne s’appesantit jamais. Comme si finalement le plus important n’était que de retenir le meilleur de la vie.

Octave Mirbeau écrira, dans la préface de la première parution de ce roman chez l’éditeur Fasquelle (1910), «Lisez Marie-Claire… Et quand vous l’aurez lue, sans vouloir blesser personne, vous vous demanderez quel est parmi nos écrivains — et je parle des plus glorieux — celui qui eût pu écrire un tel livre, avec cette mesure impeccable, cette pureté et cette grandeur rayonnantes».

Fiche technique

Format : poche

Pages : 224

Editeur : Talents Hauts

Collection : Les Plumées
Sortie : 21 février 2019
Prix : 7,90 €