M, le bord de l’abîme – Avis +

Présentation de l’éditeur

Hong Kong. Entre ses rues frénétiques et ses néons insomniaques, la ville dresse ses gratte-ciel. D’immenses aquariums technologiques où se décide le futur de l’humanité.

C’est là, dans l’atmosphère poisseuse de l’été tropical, qu’une Française, Moïra, intègre la firme Ming, concentré d’intelligence artificielle censé devancer nos désirs.

Mais pour la jeune femme, l’utopie vire au cauchemar. Derrière les murs du centre ultrasecret, des employées sont retrouvées mortes, violées, torturées. Que cherche vraiment l’empire Ming ? Bienvenue chez M… Au bord de l’abîme.

Avis de Thérèse

Bernard Minier sort un peu de son cadre habituel dans ce roman, en abandonnant (temporairement) Martin Servaz, son policier fétiche.

Une lecture surprenante, un livre difficile à classer, aussi bien par le thème central – le développement hors de contrôle des nouvelles technologies – que par le lieu, Hong Kong, ville vertigineuse.

Le roman semble par moments destiné principalement aux geeks, tant la partie dédiée au numérique est importante et documentée, mais il pourrait aussi faire office d’ouvrage de vulgarisation ! On ne peut que saluer les recherches de Bernard Minier sur le sujet.

Le livre peut aussi servir de guide touristique pour qui souhaite découvrir Hong Kong, tant il nous décrit en détail cette ville hors normes, à la fois impressionnante, fantastique, oppressante, glaçante, ville de tous les extrêmes où se côtoient le plus grand luxe et la plus grande misère; ses quartiers abandonnés.

Mais c’est bien avant tout un polar, car les décès se multiplient à Hong-Kong, et le meurtrier semble prendre plaisir à torturer longuement ses victimes.

– « M » pour le logo de Ming, le géant chinois du numérique ?
– « M » pour Ming Jianfeng, le créateur de cet empire ?
– Ou « M » pour Moïra, la jeune Française qui rejoint Hong-Kong pour travailler au développement de l’agent conversationnel DEUS ?

Les meurtres sont abominables, l’ambiance est angoissante, le meurtrier est terrifiant. Mais l’intelligence artificielle l’est peut-être encore davantage…

640 pages qu’on lit en se demandant de quoi il faut avoir le plus peur : le meurtrier sadique ou l’omniprésence autour de nous de ces nouvelles technologies ?

Vous connaissez la blague ? :

« Un ami m’a dit qu’il ne voulait pas d’assistant vocal chez lui parce qu’il était persuadé que cela espionnait tout ce qui se passait en permanence.
J’ai ri.
Alexa a ri.
Siri a ri.
« 

Aurez-vous encore envie de rire après avoir lu ce roman ?

Fiche technique

Format : poche
Pages : 640
Éditeur : Pocket
Sortie : 20 mai 2020
Prix : 8,70 €