Les Règles d’usage – Avis +

Présentation de l’éditeur

Wendy, treize ans, vit à Brooklyn. Le 11 septembre 2001, son monde est complètement chamboulé : sa mère part travailler et ne revient pas. L’espoir s’amenuise jour après jour et, à mesure que les affichettes DISPARUE se décollent, fait place à la sidération. Le lecteur suit la lente et terrible prise de conscience de Wendy et de sa famille, ainsi que leurs tentatives pour continuer à vivre. Le chemin de la jeune fille la mène bientôt en Californie chez son père biologique qu’elle connaît à peine – et idéalise. Son beau-père et son petit frère la laissent partir le coeur lourd, mais avec l’espoir que cette expérience lui sera salutaire.

Assaillie par les souvenirs, Wendy est tiraillée entre cette vie inédite et son foyer new-yorkais qui lui manque. Elle délaisse les bancs de son nouveau collège et, chaque matin, part à la découverte de ce qui l’entoure, faisant d’étonnantes rencontres : une adolescente tout juste devenue mère, un libraire clairvoyant et son fils autiste, un jeune à la marge qui recherche son grand frère à travers tout le pays. Wendy lit beaucoup, découvre Le Journal d’Anne Frank et Frankie Addams, apprend à connaître son père, se lie d’amitié avec sa belle-mère éleveuse de cactus, comprend peu à peu le couple que formaient ses parents – et les raisons de leur séparation.

Ces semaines californiennes la prépareront-elles à aborder la nouvelle étape de sa vie ? Retournera-t-elle à Brooklyn auprès de ceux qui l’ont vue grandir ? Emouvante histoire de reconstruction, Les règles d’usage évoque avec brio la perte d’un être cher, l’adolescence et la complexité des rapports familiaux. Un roman lumineux.

Avis de Claire

Quand on perd ses repères, les règles d’usage ne s’appliquent plus. C’est un matin comme les autres, ce mardi 11 septembre à Brooklyn. Wendy a acheté il y a quelques jours ses affaires pour la 4e avec sa maman. Elles se sont même disputées au sujet de la Californie, le voyage que Wendy veut faire seule pour aller voir son père biologique. Wendy ne va pas voir sa mère dans sa chambre, ce matin-là. Elle est en retard, elles se parleront plus tard dans la journée.

Du moins, c’est ce qui aurait dû arriver. C’est incroyable comme on se souvient de menus détails lors d’un drame. La maman de Wendy avait mis sa belle robe-portefeuille, ses sandales rouges qui lui faisaient mal aux pieds. Cette image n’aura de cesse de se rappeler à elle, à partir de ce jour, inlassablement, elle imagine sa mère au corps de danseuse tenter de dévaler ces 87 étages qui la séparent de la liberté, de la sécurité.

Ce fameux matin, vers 11 heures, les cours s’arrêtent. Ceux qui ont un portable savent déjà, une rumeur court, folle, improbable, impensable. Deux avions ont percuté les deux tours du World Trade Center. Là où travaille la mère de Wendy. Elle ne voulait pas vraiment aller travailler ce jour-là, elle ne se sentait pas bien. Mais elle a changé d’avis. Commence alors une longue attente, un espoir qui s’étire, puis qui s’étiole. L’absence, comme un couperet, bouscule toutes les habitudes.

Non pour oublier, mais se reconstruire, Wendy décide finalement de partir en Californie pour connaître ce père qu’elle a si peu vu. Elle laisse derrière elle son beau-père, fou de chagrin, qui l’a élevée, et un petit frère de quatre ans qu’elle adore. Comme les héroïnes qu’elle affectionne, Anne Frank et Frankie Addams, elle apprend, elle grandit, elle mûrit, elle s’épanouit, elle cicatrise. Et elle pardonne, à son père de l’avoir laissée, à sa mère d’être partie trop tôt, à la vie de lui avoir pris et donné.

Un récit essentiel, publié par Joyce Maynard en 2003, donc juste après le drame, on y sent toute l’émotion et la révolte devant cet événement qui a changé l’Histoire de l’Amérique.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 552
Editeur : 10/18
Collection : Littérature étrangère
Sortie : 7 septembre 2017
Prix : 8,80 €