En 1789, à l’aube de la Révolution, Versailles continue de vivre dans l’insouciance et la désinvolture, loin du tumulte qui gronde à Paris. Quand la nouvelle de la prise de la Bastille arrive à la Cour, le château se vide, nobles et serviteurs s’enfuient…
Mais Sidonie Laborde, jeune lectrice entièrement dévouée à la Reine, ne veut pas croire les bruits qu’elle entend. Protégée par Marie-Antoinette, rien ne peut lui arriver. Elle ignore que ce sont les trois derniers jours qu’elle vit à ses côtés.
Avis d’Artémis
Les Adieux à la reine, en compétition à la Berlinale 2012, est l’adaptation
L’intrigue nous fait vivre 3 jours à Versailles, à partir de la date fatidique du 14 juillet 1789, dans l’agitation de cette période historique charnière. Et c’est au travers des yeux de Sidonie, lectrice de la Reine, que nous assistons à ces moments-clés.
Le parti pris de ce film est particulièrement intéressant : choisir le point de vue de cette jeune femme discrète et attachée à la Reine, sans jamais se détacher de ce personnage. Loin d’être un énième film en costumes sur la révolution française, il se concentre sur des moments de vie, sur le destin de ses personnages qui, loin de Paris, ne se rendent pas encore compte de
Ce film est remarquable par sa galerie de personnages féminins, superbement interprétés : Léa Seydoux en Sidonie, Diane Kruger en Marie-Antoinette, Virginie Ledoyen (trop rare sur nos écrans) dans le rôle de la sulfureuse Mme de Polignac, ou encore Julie-Marie Parmentier, excellente, toute en justesse. N’oublions tout de même pas le personnage de l’historiographe Moreau, interprété par Michel Robin qui nous prouve une fois de plus qu’il est un de nos grands acteurs français.
C’est aussi l’incroyable esthétique du film qui reste au spectateur : le travail des lumières est impressionnant avec des clairs-obscurs, des éclairages à la
Les gros plans des actrices les subliment, et nous donnent à lire leurs sentiments sur chacun de leurs visages. Les costumes sont magnifiques (oh la robe verte de Mme de Polignac…) et l’ambiance superbement reconstituées (notamment le plan remarquable de l’enfilade de salles).
Enfin, impossible d’évoquer ce film sans mentionner son propos et les questions qu’il provoque : la disparition d’un régime et la crise politique qu’elle accompagne. Dans le film, on voit les rapports entre domestiques et royauté : Sidonie est d’une loyauté à toute épreuve, mais d’autres
Un film maîtrisé, formellement sublime, et qui donne à penser et à s’interroger. A voir donc !
Fiche technique
Sortie : 21 mars 2012
Durée : 100 minutes
Avec Léa Seydoux, Diane Kruger, Virginie Ledoyen, Xavier Beauvois, Julie-Marie Parmentier, Noémie Lvovsky, Michel Robin
Genre : drame historique