Le noir qui infiltra le Ku Klux Klan – Avis +

Présentation officielle

Octobre 1978, Ron Stallworth est inspecteur à la brigade de renseignement de la police de Colorado Springs. Un jour, il tombe sur une annonce de recrutement du Ku Klux Klan dans un quotidien de la ville. Intrigué, il y répond et, à sa grande surprise, il est contacté deux semaines plus tard : le Ku Klux Klan est à la recherche de nouveaux membres pour monter sa section locale.

Comment infiltrer le Ku Klux Klan quand on est un homme noir ? C’est l’exploit qu’accomplira Ron Stallworth sous couverture pendant neuf mois, aidé de son collègue Chuck, et qui dupera l’organisation tout entière.

Avis de Chris

Avec un titre pareil, ce livre intrigue et donne envie de plonger tête la première dans cette histoire vraie, racontée par l’auteur, le premier policier afro-américain de Colorado Springs. Ron Stallworth n’a jamais rêvé d’être policier, mais pour payer ses études, il tente cette voie. Rapidement, il va s’y sentir à sa place et fera tout pour entrer dans la brigade du renseignement.

Sans que nous n’évoquions les détails de son ascension dans la police, un jour, il tombe sur une petite annonce dans un journal. Le Ku Klux Klan cherche de nouveaux adeptes. Sans vraiment y croire, il téléphone au numéro indiqué, et à la suite de cette conversation pour le moins cocasse, Ron va infiltrer, avec l’aide de ses collègues, une branche montante du Klan, dans le Colorado. Et au-delà de leur haine envers les afro-américains, on y apprendra que le KKK vise toutes les minorités.

Le noir qui infiltra le Ku Klux Klan est un roman autobiographique sur l’une des infiltrations les plus mémorables de la carrière de l’auteur. En plus d’être didactique, ce livre est écrit de manière à instiller le suspense. Il est parfois difficile de croire qu’il ne s’agit pas d’une fiction à cause d’un style d’écriture qui ne fait pas autobiographique.

Néanmoins, on y retrouve un peu d’humour alors qu’on est loin d’une comédie. Certains dialogues sont même très ironiques et font sourire, tant l’idiotie se lit à travers ces personnes qui pensent être cohérentes dans leur façon de voir les choses. Par ailleurs cette croyance profonde de suprématie blanche fait froid dans le dos. Même si à cette époque les actes de violence étaient assez peu nombreux, l’attitude des médias envers le KKK était à double tranchant. Voulant du scoop à tout prix, ils promouvaient sans le savoir (ou peut-être que, justement, certains étaient de connivence) une idéologie de haine.

Le noir qui infiltra le Ku Klux Klan se lit d’une traite et apporte un morceau de l’histoire nord américaine sur un plateau, avec humour et surtout réalisme.

A noter, le réalisateur américain Spike Lee a adapté le texte pour le grand écran en 2018, BlacKkKlansman, avec dans le rôle principal John David Washington.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 192
Éditeur : J’ai Lu
Sortie : 16 septembre 2020
Prix : 6,90 €