Le garçon et la ville qui ne souriait plus – Avis +

Présentation de l’éditeur

Paris, fin XIXe, l’Église a imposé ses Lois, celles de la Norme sous le règne de Nicéphore le IIIe. Les fous, les obèses, les boiteux, les difformes, les homosexuels – en somme, tous ceux considérés comme  » anormaux  » – sont relégués sur une île, surnommée la Cour des Miracles.

Romain, un garçon de bonne famille, fils du préfet de police, aime à s’y rendre en cachette la nuit. Il n’y a que là qu’il se sente lui-même, au vu du secret qu’il porte. Jusqu’au jour où il surprend une conversation et comprend que la Cour des Miracles est menacée de destruction et que ses habitants en seront au mieux chassés. Commencent alors une course contre la montre et l’obligation de s’accepter… enfin.

Avis de Valérie

Romain vit au XIXe siècle, ou du moins dans un univers uchronique qui ressemble beaucoup au Paris d’il y a deux siècles. L’adolescent vit du bon côté de la Norme. La Norme a été décidée par l’Eglise toute-puissante qui édicte préceptes et lois. Toute personne ne correspondant pas au modèle est chassé sur l’île de la Cité dévastée, où prospère une cour des miracles, emplie de personnes différentes du point de vue physique, de couleur de peaux, ou d’orientations sexuelles différentes…

Ces rejetés de la société bénéficient de quelque chose qui ne s’achète visiblement pas, la liberté, et c’est ce qui attire le jeune Romain. Souvent, il traverse la Seine pour les épier de loin, jusqu’au jour où il surprend une conversation entre son père, préfet de police, et un inconnu qui veut nettoyer les Anormaux de Paris. Il va alors choisir son camp, et accepter ce qu’il est vraiment et qu’il cachait jusque-là.

C’est une belle écriture fluide et imagée qui saisit le lecteur et le fait plonger dans cette uchronie parfaitement installée. On peut avoir du mal avec cette dictature religieuse, même si l’époque et les arrangements de l’auteur l’installent, la Révolution française n’avait pas dû passer par là.

La beauté du texte comme l’intérêt du monde créé ne sont pas utilisés suffisamment à notre goût. On aurait aimé que soit exploité cet ensemble pour approfondir caractères et univers, mais l’auteur a restreint cela pour convenir au public cible, les jeunes adultes.

Il fonde son point de mire sur la difficulté de se sentir différent ou d’être ostracisé pour ne pas correspondre à la société dans sa majorité. C’est totalement d’actualité et l’uchronie offre une distanciation et un recul qui permettent la réflexion !

Fiche technique

Format : poche
Pages : 352
Éditeur : Pocket
Collection : Imaginaire
Sortie : 18 juin 2020
Prix : 7,95 €