La folie de Lord MacKenzie – Avis +

Présentation de l’éditeur

Beth Ackerley, veuve fortunée, se fiance avec un jeune notable. Elle fait ensuite la connaissance de Ian Mackenzie qui lui apprend les mœurs dissolues de son fiancé et décide de la conquérir.

Avis de Marnie

Si comme moi, vous croyez déjà avoir appréhendé tous les héros de romance et bien, il nous en manquait un, et d’envergure ! L’autiste. Pour sa première incursion dans la romance historique, Jennifer Ashley, auteurs de romances paranormales, ose avec un certain panache tenter l’originalité. Dans ce cas précis, cela aurait pu être catastrophique. Heureusement, c’est une réussite parfaite tant l’auteur sait rendre fascinant ce héros hors normes, en prenant le temps d’approfondir ce caractère vraiment pas comme les autres. Bien évidemment, elle le dote du minimum de « normalité » pour rendre crédible l’histoire d’amour.

Cette romance est donc une réussite sur plusieurs plans. D’ores et déjà, l’intrigue policière est aussi intéressante qu’astucieuse, pour un élément qui ne pourrait être que secondaire. D’autre part, les personnages sont tous haut en couleur, dotés de fortes personnalités, ce qui permet à l’auteur de mettre en scène d’excellentes scènes d’affrontements en tout genre, où les « grands » sentiments sont de mise. Dans cette fratrie où les quatre frères ont vécu une enfance traumatisante, chacun se retrouve avec ses propres manques, une culpabilité latente, des aspirations aussi exacerbées que contrariées. Tous ces non-dits débouchent sur des crises de violence, ce qui apporte une vraie intensité à ce récit où les secrets de famille sont rois. Jennifer Ashley explore avec justesse ces relations plus que difficiles où l’amour et le ressentiment s’entremêlent avec une profondeur passionnante. L’auteur nous promets trois prochains héros aussi torturés que le benjamin, même s’ils ont chacun leur particularité.

Nous suivons ce contexte à travers les yeux de Beth, femme du peuple, une jeune veuve qui, à la suite d’un concours de circonstances s’est retrouvée à la tête d’une confortable fortune, découvrant avec circonspection la haute société. Il fallait ce fort caractère aussi obstiné que fier pour s’opposer à Ian, le plus jeune des Mackenzie, un homme considéré par tous comme fou. Ce Rain Man à la mémoire phénoménale mais qui ne peut raisonner comme tout un chacun, est aussi étranger que la jeune femme à cette société aux règles pour lui incohérentes. Peut être est-ce la raison pour laquelle, Beth se sent si attirée par cet homme qui fait des efforts insensés pour paraître « normal » de peur d’être de nouveau placé dans un asile d’aliénés, cauchemar de son enfance.

Nous sommes captivés par cette histoire tragicomique, où nous passons d’une ligne à l’autre du rire aux larmes, de la haine à l’amour, de l’incompréhension à la complicité, passion, amour, tendresse, un cocktail détonnant… De la qualité, rien que de la qualité !

Avis d’Elaura

Il y a très souvent dans la collection Aventures et Passions de J’ai Lu, des perles de la romance historique totalement insoupçonnées. Parce qu’elles sortent des schémas classiques du genre, parce que les protagonistes ont ce petit quelque chose qui vous accroche et qui illumine la petite ampoule au dessus de votre tête connotée «héros torturés inoubliables». La folie de Lord MacKenzie est tout cela à la fois et même plus.

Cette série de Jennifer Ashley nous raconte la vie de quatre frères écossais, mâles alphas par excellence dont l’histoire familiale est plus que compliquée et marquée par plusieurs drames. Il en ressort beaucoup de souffrance et un bon paquet de problèmes à régler.

Celle-ci débute par Ian MacKenzie, un personnage assez inédit en romance puisqu’il est atteint de ce qu’on appellerait aujourd’hui, une légère forme d’autisme. Mais à l’époque victorienne, il est bien évident que seul l’asile et les traitements brutaux sont de mises. Ian a le regard fuyant et ne peut fixer personnes dans les yeux. Il évolue dans son monde peuplé de cauchemars car il n’oublie rien.

Doté d’une mémoire phénoménale, il enregistre tout. Des livres, des bribes de discussions qu’il ne comprend guère mais dont même deux ans plus tard il pourra vous en ressortir le moindre détail. Il manie les chiffres et les nombres avec dextérité sans vraiment en connaître la valeur, même les règles de bonne conduite en société relèvent pour lui d’un apprentissage automatique car elles n’ont pas de sens. Mais il faut faire bonne figure pour ne pas retourner à l’hôpital.

Ian est fou, oui, et il a parfois des crises de violence difficilement contrôlables. La seule chose qui l’apaise ce sont les bols Ming. Il en est collectionneur et sait en reconnaître la beauté jusqu’au plus petit détail. La texture est douce et il les touche de manière presque révérencieuse.

Quand il rencontre Beth Ackerley, elle l’apaise, comme ses bols. Une seule chose s’impose alors à lui, savoir si elle est «vraie» ou pas. Il veut la toucher, la sentir, la goûter. Elle devient son obsession, son refuge, son havre de paix.

Beth est une riche veuve qui vient d’hériter une petite fortune et qui souhaite raisonnablement faire un bon mariage. Mais quand Ian la poursuit, elle se laisse emporter par une passion dévorante, un jeu sensuel, érotique, très au-delà des convenances. Elle devient tour à tour maîtresse, courtisane, épouse et rien ne pourra la séparer de cet homme, que ce soit sa folie, ses frères ou les accusations de meurtre dont il fait l’objet.

Un livre poignant, qui met en scène des personnages forts et passionnants. Ici, point de demoiselles effarouchées qui s’évanouissent à la moindre vulgarité. Beth est une femme du peuple qui a vécu, qui a souffert et qui sait ce qu’elle veut. Elle n’est en rien écrasée par l’aura de Ian et le couple fonctionne à merveille. Nous faisons également la connaissance des autres frères MacKenzie, dont chacun aura sa propre histoire.

Un roman original, une écriture fluide, atypique, harmonieuse qui met parfaitement en exergue les caractéristiques de chaque protagoniste. Les frères MacKenzie sont en lice pour devenir des héros incontournables ! Espérons que l’éditeur ne nous fasse pas trop languir avant de publier la suite dédiée à Mac, l’artiste peintre de la famille.
Une lecture à ne surtout pas manquer !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 348
Editeur : J’ai lu

Collection : Aventures & Passions
Sortie : 5 janvier 2011
Prix : 6,90 €