La Guerre des papilles – Avis +

Présentation de l’éditeur

Chocolat contre pâtisserie.
Castelli contre Palazzo.
Lucas contre Catalina.

Contre ? Tout contre, oui. Face à face, même ; car le local que Catalina a hérité de son grand-père se trouve à moins d’une dizaine de mètres du magasin des ennemis de toujours de sa famille : les Castelli. La guerre entre les deux clans dure depuis trois générations dans le petit village corse de Sartène, et l’installation de la descendante des Palazzo en face de la chocolaterie tenue par Lucas Castelli sonne comme une ultime provocation.

Mais Cat a déjà surmonté bien pire que la concurrence frontale d’un voisin malpoli et ouvertement hostile, et il est hors de question qu’elle renonce à ouvrir sa pâtisserie, l’incarnation du nouveau départ qu’elle veut donner à sa vie – qu’elle doit donner à sa vie. Si Lucas veut vraiment la guerre, il l’aura… et ce sera la guerre des papilles !

Avis de Valérie

Avec ce titre, Lucie Castel explore des émotions bien plus complexes et réalistes que le genre de la romance propose habituellement.

Catalina Palazzo a vécu la plupart de son existence en Bretagne. Pâtissière meilleure ouvrière de France, elle retourne chez elle, en Corse, après le naufrage de son entreprise à Saint-Malo. Elle arrive pour l’enterrement de son grand-père, Andria, qui lui a laissé un héritage en forme de bouée de sauvetage : un local, accompagné d’une somme suffisante pour le transformer en pâtisserie !

Elena, sa grand-mère – et seul membre vivant de sa famille – veut l’aider, mais elle a tout de la mama corse et ce qui va avec, une vendetta. Une vieille rancune oppose sa famille à celle des Castelli. Et comble de malchance, face à la petite boutique de Catalina s’étend l’univers chocolatier de Lucca Castelli !

Lucca Castelli a été élevé à la rage brûlant entre les deux familles. En tant qu’aîné, il gère les siens comme sa chocolaterie, avec talent et rigueur. Il est persuadé que l’installation de Catalina est le dernier affront en date des Palazzo. Et il ne compte pas perdre un pouce sur quoi que ce soit !

On s’attend bien sûr à un affrontement épique, mais l’angle de l’histoire favorise la reconstruction d’une jeune femme blessée plutôt qu’un vaudeville comique. Est-on encore une femme lorsqu’on ne peut pas donner la vie ? C’est toute la question qui est ici étudiée avec beaucoup de cœur.

On reconnaît le style affûté de Lucie Castel, sa fine psychologie, sur finalement un sujet très douloureux. Il y manque peut-être de la rondeur dans l’éventail des émotions présentes. Il règne dans le récit une certaine âpreté qui favorise l’identification aux personnages au détriment de la joliesse de la romance.

La qualité de la construction des protagonistes les rend attachants, et le lecteur se régale des descriptions de l’île de beauté. Et bien sûr, on est fasciné par les créations pâtissières de l’héroïne qui semblent tout droit sorties de l’imagination des plus créatifs gourmets.

Au final, on est bien plus captivé par le roman que par la relation amoureuse. Parfaitement écrit, on lit d’une traite une jolie et touchante histoire de reconstruction personnelle.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 324
Editeur : Harper Collins
Collection : &H
Sortie : 6 mars 2019
Prix : 15,90 €