La Fille du Lion – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Fille de Jason Brentmor, dit le Lion, Esmée a grandi en Albanie, bien loin des traditions anglaises. Lorsque son père est assassiné par le perfide Ismal, Esmée prend la fuite et retrouve son cousin Percival, accompagné d’un baron désargenté, Varian Saint George. Commence alors un périple mouvementé à travers l’Albanie. La jeune sauvageonne n’a qu’une idée en tête : venger son père. Mais Varian, le dandy pique-assiette, n’a pas l’intention de se transformer en héros. Ces deux-là sont comme chien et chat. Tout les oppose. Mais, dans l’intimité troublante du voyage, les corps se cherchent et les âmes se découvrent…

Avis de Claire

Loretta Chase est l’une des meilleures auteurs de romance, la quatrième de couverture rappelle, à juste titre, qu’elle a reçu par deux fois le prestigieux prix Rita Awards. Ce roman, La Fille du Lion est la première partie du cycle Les débauchés, dont J’ai Lu a déjà publié le second tome, Le Comte d’Esmond, où l’on retrouve la personnage d’Ismal, présent dans ce premier tome. Comme toujours, on peut tout à fait lire chaque aventure indépendamment les unes des autres, cela ne gêne en rien la compréhension de l’histoire en général.

La Fille du Lion fait référence à la fille d’un lord anglais, Jason Brentmor, qui s’est pris de passion pour l’Albanie, alors en plein empire Ottoman et qui a tout abandonné à sa nouvelle patrie. L’homme est une véritable icône en ce pays.

Sous le règne du terrible Ali Pacha de Janina, alors gouverneur de l’Epire[[ Région montagneuse des Balkans, partagée entre la Grèce et l’Albanie]], des guerres de clans éclatent entre Jason et Ismal, le ténébreux cousin de Ali. Loretta Chase a parfaitement su s’inspirer des nombreuses légendes qui entourent son histoire. Rappelons que celles-ci ont également été reprises par Alexandre Dumas, notamment dans Le Comte de Monte-Cristo.

Pour se protéger, mais également pour la survie et la vertu de sa fille adorée, Esmée, dix-huit ans, qui est albanaise jusqu’au plus profond de son âme, Jason se fait passer pour mort. Orpheline, la jeune femme est supposée rejoindre alors sa grand-mère paternelle en Angleterre. Mais Esmée, rebelle en diable, ne l’entend pas de cette oreille et compte bien venger son père…

Varian Saint-George, d’excellente famille, mais ruiné et débauché, se retrouve, par un concours de circonstances, chaperon du jeune Percival, le cousin d’Esmée, que l’on prend volontiers pour son frère jumeau. De coups de théâtre en quiproquos, les voilà en train d’arpenter les chemins escarpés d’Albanie, recherchés à tout prix par les hommes d’Ismal…

Le voyage et les tribulations des héros dans la chaleur et dans la poussière, de même que la tension croissante et les multiples prises de becs, font irrésistiblement penser au voyage en Egypte de Daphné Pembroke et de Rupert Carsington dans l’excellent Un insupportable gentleman.

Mais dans La Fille du lion, Esmée n’est pas comme Daphné une jeune femme expérimentée, bien que son père l’ait particulièrement bien éduquée, elle connait cinq langues couramment ainsi que les secrets de la vie, elle n’a donc rien d’une ignorante ou d’une oie blanche.

Sa seule motivation est de venger son père, mais quand le hasard la rapproche peu à peu dans l’intimité de Varian, avec notamment la très classique scène où le héros est malade, elle perd ses moyens. La courageuse jeune fille est démunie émotionnellement et ne sait pas comment gérer ses sentiments contradictoires.

Varian aime les femmes et surtout les conquêtes, et ne s’en cache pas. Esmée se sent trop libre et trop indépendante pour penser à se marier . Il n’empêche que leur amour leur éclate au visage assez rapidement, mais l’un et l’autre refusent d’abord d’y croire.

Ils ne résistent pas très longtemps l’un à l’autre, et c’est cela qui est dommage justement. Le jeu du chat et de la souris est plutôt réussi. La seconde partie du roman fait voyager nos héros en Angleterre dans une intrigue secondaire un peu complexe où Varian doit prouver à la famille de sa femme qu’il est digne d’elle.

C’est la partie la moins intéressante du roman, loin de la flamboyante Albanie, où l’on sentait chez l’auteur une vraie volonté de s’affirmer de faire quelque chose de différent. Une fois que l’on rejoint les côtes anglaises, l’histoire retombe dans un schéma un peu trop classique, il n’y a plus ni surprise ni suspense.

Dommage, car les deux héros sont plutôt bien assortis, deux fortes têtes, avec toujours cette dynamique d’attirance mutuelle cachée par des disputes et des désaccords incessants. Une fois que la confiance s’installe, les scènes intimes entre nos héros sont pleines de fougue et de passion, mais sans grande originalité. Ce sont des schémas souvent utilisés et même si Loretta Chase est une grande romancière, cette Fille du Lion manque légèrement de panache.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 375
Editeur : J’ai Lu
Collection : Aventures & passions
Sortie : 16 novembre 2011
Prix : 6,90 €