L’institutrice – Avis +

Présentation Officielle

Une institutrice décèle chez un enfant de 5 ans un don prodigieux pour la poésie. Subjuguée par ce petit garçon, elle décide de prendre soin de son talent, envers et contre tous.

Avis de Valérie

Le scénario est basé sur la jeunesse du réalisateur, Nadav Lapid, qui comme le petit Yoav était un jeune poète plus que précoce puisque à 5 ans il composait des poèmes d’une véritable qualité artistique.

Nira est institutrice. Elle apprécie ce quelle fait, semble aimer sa vie, son époux et ses deux enfants presque adultes et se garde un jardin secret en participant à des ateliers d’écriture où une dizaine de personnes partagent leurs courts écrits en attendant le couperet de leurs avis.

On ne décèle aucune aigreur pour cette vie moyenne dans un pays en pleine mutation dont chaque ville est un microcosme totalement différent de la voisine. Nira semble affûtée, sereine, mais son monde est bouleversé lorsqu’elle entend Yoav déclamer une prose brillante, originale, visionnaire.

Elle est totalement subjuguée. Elle est fascinée et ne semble pas envieuse de ce talent époustouflant qu’elle ne possède pas. Un projet se forme en elle, préserver ce diamant brut, en poussant l’enfant à créer, comme en le protégeant de ceux qui l’en empêche.

Le personnage de l’institutrice est troublant. Jamais le spectateur ne saura si elle est sincèrement protectrice d’un danger qu’elle exagère ou si sa vision des choses est pervertie, ainsi que ses actions envers le garçonnet. Tout autant, on est amené à se questionner sur l’attitude de Yoav. Est-il conscient de l’attraction nocive qu’éprouve Nira ? S’en sert-il ?

Avi Shnaidman qui l’interprète est époustouflant ce qui ajoute à notre indécision. Son physique d’angelot, sa candeur apparente, son empathie pour son copain et ce talent incroyable nous font penser qu’il est aussi innocent qu’il semble l’être. Pourtant, alors que Nira semble tout maîtriser, c’est elle qui semble perdre pied, ne plus avoir de contrôle.

Ce long métrage joue avec les frontières de l’acceptable qu’il soit moral ou non. C’est époustouflant, grave et léger, mais de par son sujet et son traitement, on ne s’imagine pas le conseiller à tout le monde. C’est un instantané d’une société qui n’a plus de repères, un tableau obscur et lumineux à la fois.

A voir !

Fiche Technique

Sortie : 10 septembre 2014

Durée : 120 minutes

Avec Sarit Larry, Avi Shnaidman, Lior Raz…

Genre : drame