L’explication de mai 68 selon Michel Audiard

Si l’apparition du rutabaga reste l’atrocité majeure de l’Occup’, la fermeture des claques reste l’atrocité majeure de la Libé. Le gouvernement provisoire qui l’a fomentée est à jamais marqué au fer rouge !

Créées en 1347 par la bonne reine Jeanne 1re, reine de Naples et comtesse de Provence, les maisons closes sont abolies le 13 avril 1946 sur l’instigation de Madame Marthe Richard, dite « l’Alouette », contemporaine du Kaiser et « contre »- espionne retraitée. On a fusillé Mata-Hari pour moins que ça !

La loi scélérate s’est abattue sur la France le jour même où était annoncée l’autonomie du Cambodge. Il y a, comme ça, des années où on est pas en train. La fermeture des taules aura des répercussions dramatiques. On ne plonge pas impunément les vieillards dans l’angoisse et la jeunesse dans le désarroi. Se désintéressant des vieux, selon l’habitude, un ministre des sports hystérique ne va rien trouver de mieux que de précipiter les jeunes sur les stades.

Mille cinq cent trente-deux piscines sont ouvertes, génératrices de seize mille otites et de six cent cinquante verrues plantaires, tandis que les clavicules et les tibias volent en éclat sur les terrains de rugby.

Mais il n’y a pas de connerie qui ne soit perfectible. A force de lancer le javelot, le disque, le poids, on finit par lancer le pavé. Ça donne Mai 68. Conséquence inéluctable de l’hypertrophie musculaire, Mai 68 est le résultat d’Avril 46. Le responsable n’est pas Danny-le-rouge, mais « l’Alouette ».

Michel Audiard dans son film Vive la France